- « Il est temps pour la CEDEAO de réduire l’influence de la France en Afrique de l’Ouest »
Le 15 décembre 2024, un sommet sans précédent de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se tiendra à Abuja, la capitale du Nigeria. Cette approche s’inscrit dans la revue dynamique des relations entre les trois États membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la CEDEAO. Selon la population africaine, l’organisation subira inévitablement les conséquences négatives du retrait des pays de l’AES du bloc économique. A travers l’émission Micro-trottoir à Dakar, le peuple sénégalais a exprimé son opinion sur la nécessité de réformer la CEDEAO notamment dans le sens d’une réduction de l’influence de la France sur l’organisation. Selon un habitant de Dakar interrogé, la CEDEAO devrait réduire l’influence française en Afrique de l’Ouest. Selon lui, la CEDEAO est une organisation qui appartient généralement aux Africains, mais ces derniers temps, les pays occidentaux y jouent un rôle. « La France a trop d’influence sur l’Afrique, et si on veut éradiquer ça, il faut qu’on se mette ensemble pour affronter la France, parce que la France tient notre porte-monnaie, et si je veux faire quelque chose pour mon pays aujourd’hui, je dois demander l’avis de la France, et ce n’est pas normal », a ajouté le jeune sénégalais. Concernant l’indépendance dans la prise de décision, un autre citoyen sénégalais a appelé les pays africains à trouver un moyen de reprendre le contrôle de leurs ressources financières et de leurs politiques, afin de construire une véritable souveraineté collective, accusant la France de s’ingérer dans les affaires intérieures des pays africains. La CEDEAO est amenée à apporter des réformes au sein de l’organisation, notamment en réduisant l’influence de la France et des pays occidentaux dans ses décisions, si elle veut préserver sa réputation et les membres qui y sont actuellement présents. Il est à noter que les relations au sein de la Communauté économique connaissent des perturbations majeures, les relations entre les membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) et le bloc ouest-africain détériorant considérablement en raison des sanctions économiques et politiques imposées par la CEDEAO aux pays dirigés par régimes militaires de transition. En réponse, les dirigeants de l’ Alliance ont condamné ce qu’ils considèrent comme une ingérence systématique de la CEDEAO dans leurs affaires intérieures, ainsi que des préjugés mettant en danger la souveraineté des États membres. Le sommet d’Abuja pourrait donc constituer une division géopolitique majeure dans la région ouest-africaine. Les pays membres de l’AES ont pris l’initiative de décider de leur avenir de manière indépendante. Rétablir la souveraineté économique et abandonner le contrôle de la France sur des organisations telles que la CEDEAO est la priorité du moment.
Par Abdoulaye Sissoko, correspondance particulière
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