A bout, Macron exclut de démissionner « avant la fin de son mandat »

Emmanuel Macron recevra vendredi les chefs du bloc central, du Parti socialiste et de la droite

Emmanuel Macron a prévu de recevoir les chefs de partis et les présidents de groupes au Parlement de trois forces politiques, vendredi 6 décembre, à l’Elysee : ceux du bloc central, du Parti socialiste et de la droite, afin de trouver une issue à la crise politique, a indiqué l’Elysée au Monde.

Ce qu’il faut retenir de l’allocution du président français

Le chef de l’Etat a déclaré qu’il nommerait un nouveau premier ministre « dans les prochains jours ». « Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou, à tout le moins, qui s’engage à ne pas le censurer », a-t-il ajouté.

Le président a exclu de démissionner avant la fin de son mandat, alors que les appels en ce sens se multiplient depuis le vote de censure du gouvernement Barnier. « Ma responsabilité exige de veiller à la continuité de l’Etat », a-t-il souligné.

Faute de budget 2025 en bonne et due forme, une loi de finances spéciale sera déposée au Parlement avant la mi-décembre pour « la continuité des services publics et de la vie du pays », a annoncé le président. « Elle appliquera pour 2025 les choix de 2024, et je compte bien qu’une majorité puisse se dégager pour l’adopter », a-t-il déclaré.

La dissolution « n’a pas été comprise », « c’est ma responsabilité », a reconnu le chef de l’Etat, tout en affirmant que la situation à l’issue des législatives exigeait « une nouvelle organisation politique ». Il a regretté que Michel Barnier ait été censuré « malgré les concessions » faites pendant le débat budgétaire.

En votant la motion de censure, selon Emmanuel Macron, « l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unies dans un front antirépublicain ». « Je sais bien que certains sont tentés de me rendre responsable de cette situation, c’est beaucoup plus confortable », a-t-il ajouté.

Pour Lucie Castets, Emmanuel Macron se montre « chef de tout mais responsable de rien »

Après l’allocution d’Emmanuel Macron, Lucie Castets a regretté au micro de BFM-TV que le président ne semble pas avoir l’intention de nommer un premier ministre issu du Nouveau Front populaire (NFP).

Mme Castets a déploré qu’Emmanuel Macron qualifie de « front antirépublicain » le vote commun du NFP et du Rassemblement national (RN) pour censurer le gouvernement Barnier, alors même que l’alliance de gauche avait justement formé un front républicain lors des législatives pour empêcher l’élection de députés RN, permettant ainsi à certains candidats du camp présidentiel d’être élu. C’est « absolument désolant et révoltant », a-t-elle réagi.

Pour elle, l’idée d’un « gouvernement d’intérêt général » avancée par le président est « cocasse », alors même que le camp présidentiel a menacé de censurer un gouvernement NFP dès sa nomination et que Michel Barnier n’a pas tendu la main à la gauche pour parvenir à un compromis à Matignon. Pour elle, le président est de fait « chef de tout mais responsable de rien ».

« On ne fait pas cause commune » avec La France insoumise, soutient Jordan Bardella après les propos d’Emmanuel Macron sur le « front antirépublicain » qui a fait tomber le gouvernement Barnier

« Une motion de censure, ce n’est pas antirépublicain », soutient Jordan Bardella sur France 2, après qu’Emmanuel Macron a accusé, dans son allocution, l’extrême droite et la gauche de s’être alliés dans un « front antirépublicain » pour renverser le gouvernement Barnier.

Aux yeux de M. Bardella, quand on occupe la fonction suprême, « on ne peut pas passer son temps à injurier les millions de Français qui sont en désaccord » avec la politique menée.

Et quand bien même le Rassemblement national (RN) a voté la motion déposée par la gauche, « on ne fait pas cause commune » avec La France insoumise, souligne le président du RN.

Selon lui, « l’alliance qui est indigne (…), c’est l’alliance contre nature qui a été faite entre les macronistes et le Nouveau Front populaire lors des élections législatives », en référence aux circonscriptions dans lesquelles des désistements de candidats se sont produits pour empêcher le RN de l’emporter.

 
 

Pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron est « la cause du problème » et « s’en ira par la force des événements »

Emmanuel Macron est « la cause du problème » politique en France et « s’en ira par la force des événements », a assuré le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, sur TF1.

« C’est lui qui fiche la pagaille c’est lui qui bloque tout et ne veut entendre personne », a dénoncé M. Mélenchon, en estimant que « dans un mois ou dans deux mois peut être, le Rassemblement national finira par se dire qu’il n’y a pas d’autre solution » que le départ d’Emmanuel Macron de l’Elysée, que les « insoumis » appellent de leurs vœux depuis l’été.

« S’il y a un parti à gauche qui a un programme, c’est nous et nous seuls », a défendu le leader « insoumis », appelant à ce que le nouveau gouvernement le respecte. « Il faut tenir notre parole, nous les gens de gauche. Si le prochain premier ministre applique les mesures pour lesquelles nous avons été préférés – abrogation de la retraite à 64 ans, augmentation du smic, alors on le soutiendra. Sinon, on le combattra. »

Avec

https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/12/06/en-direct-allocution-d-emmanuel-macron-pas-de-demission-un-premier-ministre-nomme-dans-les-prochains-jours-une-loi-de-finances-speciale-avant-la-mi-decembre-ce-qu-il-faut-retenir-de-la-prise-de-parole-du-chef-de-l-etat_6424825_823448.html

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