Les députés de gauche et d’extrême gauche ont quitté l’hémicycle après que Michel Barnier a engagé l’article 49.3 de la constitution, non sans avoir hué copieusement le premier ministre avant.
La motion de censure de la gauche a été déposée
Cent quatre-vingt-cinq députés « insoumis », socialistes, écologistes et communistes ont signé une motion de censure après le déclenchement de l’article 49.3 par Michel Barnier sur le PLFSS 2025, dénonçant un « budget d’austérité qui affaiblira gravement [la] protection sociale ».
Devant les députés français, le premier ministre a annoncé avoir déclenché l’article 49.3 de la Constitution pour adopter le budget de la Sécurité sociale. Il a fait valoir le un besoin de « stabilité » et de « visibilité » des Français. « C’est désormais un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités », a-t-il poursuivi.
En cas de censure du gouvernement [chose la plus probable], Emmanuel Macron devra nommer un nouveau premier ministre. Mais compte tenu des circonstances politiques, et de la difficulté avec laquelle a émergé le nom de Michel Barnier, la possibilité d’avoir rapidement un nouveau locataire de Matignon reste incertaine, comme nous l’écrivions déjà ce week-end.
Si le gouvernement est renversé, les textes budgétaires en cours d’examen seront définitivement rejetés, estiment des juristes. « Le gouvernement Barnier étant tombé, il ne pourrait plus qu’assurer l’expédition des “affaires courantes” », expliquent Aurélien Baudu, professeur de droit public à l’université de Lille, et son confrère de l’université Paris Cité, Xavier Cabannes.
Mathilde Panot : « Nous censurerons ce gouvernement »
Alors que Michel Barnier vient d’engager la responsabilité de son gouvernement en recourant à l’article 49.3 de la Constitution sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, la députée Mathilde Panot (La France insoumise) a assuré sur BFM-TV : « Nous censurerons ce gouvernement. »
« C’est aujourd’hui un chaos politique », a-t-elle déploré, ajoutant que l’élaboration du budget 2025 « a fait l’objet d’un déshonneur total de la Macronie », le gouvernement s’étant livré selon elle un « marchandage avec le Rassemblement national ».
« Tout ça est une arnaque », a-t-elle insisté, assurant que le premier ministre « aura ce mercredi à la fois le déshonneur et la censure ».
Marine Le Pen confirme que le groupe RN déposera sa propre motion de censure et votera celle de la gauche
Fustigeant « un PLFSS profondément injuste pour les Français » et regrettant que « le gouvernement n’a pas souhaité bouger, au-delà du remboursement des médicaments », Marine Le Pen a déclaré : « Au moment où je vous parle, est déposée une motion de censure [du Rassemblement national] et nous voterons la censure du gouvernement. »
Quid du vote d’une motion de censure déposée par la gauche ? « D’où que viennent ces motions de censure, s’il y en a une ou plusieurs, nous voterons ces motions de censure, et en premier lieu, la nôtre », a répondu la cheffe de file du groupe RN à l’Assemblée nationale.
Jordan Bardella : « Il n’y a pas d’issue pour un gouvernement qui renoue avec le fil du macronisme »
Dans un message sur X, le président du RN, Jordan Bardella, a confirmé que son parti compte voter la censure du gouvernement Barnier. « Il n’y a pas d’issue pour un gouvernement qui renoue avec le fil du macronisme, qui refuse de prendre en compte l’urgence sociale de la fin du mois et qui ignore la nécessité de relancer la croissance », a-t-il écrit.
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Avec Lemonde.fr
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