Huit Syriens et Irakiens ont été arrêtés fin juillet à Abidjan et Antananarivo avec l’appui des services de renseignement américains et français. Suspectés de faciliter le voyage de membres de l’EI hors du Moyen-Orient, ils ont aussi été soupçonnés d’avoir participé à un projet d’attentat contre les Jeux olympiques de Paris.
Par Benjamin Roger
Le coup de filet a nécessité la collaboration des services de renseignement de plusieurs pays et montre que, malgré la chute de leur « califat », en 2019, des membres de l’organisation Etat islamique (EI) cherchent toujours à s’implanter dans d’autres contrées, loin de leurs fiefs syriens et irakiens. En Europe, mais aussi en Afrique.
Le 28 juillet, en fin de journée, selon les informations du Monde, une unité antiterroriste ivoirienne a effectué, sur la base de renseignements des services secrets américains, une descente dans une résidence de la commune abidjanaise de Koumassi. Deux cousins syriens, Maher A. et Salim A., ainsi qu’un Irakien et son fils, Mohamed W. et Ahmad W., sont interpellés au cours de la même soirée.
Dans l’appartement abidjanais des cousins A. sont saisis des faux papiers et une trentaine de cartes SIM. Les deux hommes, dont l’un avait récemment obtenu un visa albanais de manière frauduleuse, comptaient se rendre prochainement en Europe. Deux de leurs complices présumés en Côte d’Ivoire, de nationalité syrienne et irakienne, qui les ont aidés à arriver dans le pays, sont arrêtés quelques jours plus tard.
Au même moment, Hassan A., un autre cousin de Maher A. et Salim A., est lui interpellé par les services de sécurité malgaches à Antanarivo en compagnie d’un ressortissant irakien. Cette fois, c’est la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) qui a appuyé l’opération. Comme les membres de sa famille à Abidjan, Hassan A. souhaitait aller en Europe.
Tous ces individus étaient suivis depuis plusieurs mois par les services de renseignement américains et français pour leurs liens avec l’organisation Etat islamique. Ils formaient un réseau de facilitateurs pour l’obtention de faux papiers ou de titres de voyage pour les membres de l’organisation djihadiste. Leur objectif, d’après une source sécuritaire proche du dossier : relocaliser des « frères » de l’EI dans d’autres zones, et notamment en Europe.
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