2025 sera une année cruciale pour la Côte d’Ivoire. C’est l’année de l’élection présidentielle. Dans la perspective des scénarios prospectifs, un scénario ne manque pas d’interpeler à cause de sa capacité à conditionner de manière proactive et préactive le comportement du corps social ivoirien ; et il semble arrivé à maturité.
Passées les fêtes de fin d’année, la candidature du Président Laurent Gbagbo à l’élection présidentielle et son inscription sur la liste électorale pourraient cristalliser toutes les attentions et rendre les positions politiques tranchées et difficilement conciliables en 2025. Elles seront revendiquées par le PPA-CI (Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire).
Une bonne partie de l’opinion publique trouvera cette revendication juste, au vu des récentes déclarations non officiellement démenties à ce jour de Robert Bourgi. La répression policière qui pourrait s’abattre sur les manifestants, au lieu de doucher leur ardeur, la décuplera plutôt. D’autres forces politiques pourraient se joindre au PPA-CI pour réclamer des conditions d’élections justes, inclusives, transparentes et crédibles avec un organe électoral au-dessus de tout soupçon.
Un organe électoral qui n’a que la confiance du parti au pouvoir est toujours suspecté de collusion avec lui ; il n’échappe pas aux accusations de partialité et manque de crédibilité. Dans sa conception, en effet, la Commission électorale indépendante (CEI) présente une tare congénitale qui fait du parti au pouvoir le détenteur de tous les leviers de sa gouvernance et qui se bat, via ses démembrements, pour en assurer le contrôle arithmétique, réglementaire et institutionnel.
Dans la forme, l’on a voulu faire de la commission électorale un instrument au service de la démocratie. Mais, dans les faits et dans le fond, l’on en a fait l’instrument du parti au pouvoir et de tout parti au pouvoir comme l’était naguère le ministère de l’Intérieur. Le nom a changé ; le statut et fonctionnement bénéficient d’une nouvelle touche au niveau de la réglementation mais le paradigme de caporalisation de l’élection par un camp et en faveur d’un camp est resté inchangé comme si les ivoiriens avaient voulu changer sans vraiment changer.
La Commission électorale marque, certes, une adhésion formelle de la Côte d’Ivoire à la norme démocratique. Mais, dans son fonctionnement et dans sa législation, la Commission électorale repose sur le socle épistémique de la règle de majorité mise en place non en fonction de l’exigence d’équité démocratique mais appliquée astucieusement en faveur du parti au pouvoir, dans la logique politique de la règle majoritaire. Le bien commun est ainsi supplanté par le bien d’un camp et le bien d’un camp est superposé au bien commun. Ce qui donne le plus souvent des élections (présidentielles notamment) concurrentielles de façade pour un mirage démocratique que tout le monde finit par accepter.
Contrairement à ce qui s’est passé dans certains pays d’Afrique de l’ouest où la pleine expression de la démocratie, de l’indépendance et de l’impartialité a été posée comme un préalable et un idéal à observer, en Côte d’Ivoire, la classe politique a choisi un organe électoral politisé et de faire glisser dans ses textes réglementaires et même dans la Constitution des dispositions qui permettent de tirer la couverture vers le parti au pouvoir et de lui donner la possibilité de prendre ses aises et de faire ce qu’il veut face à son opposition. Et quand la polémique naît et enfle, celui-ci a le cadre légal avec lui et, avec lui aussi, les chancelleries occidentales et les instruments de la gouvernance mondiale, sauf quand ces mêmes entités jugent le détenteur de l’exécutif ivoirien pas assez proche des réseaux mondialistes.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », il faut sortir de la logique des lois taillées sur mesure pour la gloire de quelques individus ou d’un groupement politique. Il faudra, désormais, penser à des institutions consensuelles et non destinées à la pérennité du pouvoir des hommes mais pour une Côte d’Ivoire institutionnellement plus forte et dans une vision de rassemblement, de paix et d’équité et de transparence démocratiques.
2025 pourrait aussi voir les travailleurs et diverses couches socio-professionnelles trouver en elle l’occasion de faire avancer des dossiers laissés en suspens depuis des années. Au regard de ces prévisions, 2025 pourrait être une année explosive en Côte d’Ivoire et pour la Côte d’Ivoire ; les ingrédients d’une explosion sociale semblant réunis. Aujourd’hui, en fin d’année 2024, l’on pourrait dire que le feu couve en Côte d’Ivoire ; chaque parti s’apprêtant à en découdre avec l’autre en 2025.
C’est pourquoi, et au regard de ces futurs possibles qui ne sont pas dénués d’intérêt et de pertinence prospectifs, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » demande au Président de la République, chef de l’Etat, d’instruire le gouvernement d’ouvrir des discussions sectorielles et générales aux fins de favoriser un climat social apaisé en Côte d’Ivoire en 2025. Au plan politique, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » souhaite, en 2025, l’ouverture d’un dialogue politique susceptible de créer les conditions d’élections transparentes, inclusives, crédibles et sans violence.
Pour cela, il faudra que le gouvernement et le parti au pouvoir acceptent une révision du cadre électoral et la mise en place d’une Commission électorale consensuelle et crédible qui mettront tout le monde d’accord et feront moins l’objet de contestation. L’initiative cosmétique qui consiste à faire entrer des groupements politiques à la commission centrale ne saurait ni convenir ni nous prémunir des violences postélectorales.
Il faudra aussi faire rentrer les exilés politiques et accepter de réintégrer le GPS (Générations et peuples solidaires) dans le jeu politique. C’est à ce prix que 2025 sera une année tranquille pour les ivoiriens, politiquement et socialement. A ce niveau, le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » joint sa voix à celle de tous les partis et groupements politiques qui demandent un dialogue inclusif et la mise en œuvre des réformes susceptibles de nous garantir des élections sans violence.
Plus qu’à un choix politique, la Côte d’Ivoire est face à un choix stratégique crucial qui est aussi une pression sociétale : ou elle emprunte un virage inclusif ou elle prend celui de la désintégration ; cette dernière pouvant survenir par deux sources principales en raison de conflits autour du cadre électoral et d’incertitudes au niveau de l’exécutif avec les guerres de positionnement des héritiers putatifs.
Les scénarios qui se dessinent pour la Côte d’Ivoire peuvent être classés dans la catégorie des cygnes noirs à cause de leur caractère imprévisible et de leurs conséquences catastrophiques pour la paix, la cohésion nationale et la stabilité du pays. La théorie du cygne noir permet, dans les études prospectives, de prévenir les crises majeures mais à un niveau local, ici.
C’est au nom de la paix et de la démocratie que le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » recommande les initiatives politiques et sociales qu’évoque sa présente déclaration. Il faut qu’en 2025, l’on n’ait plus d’autres N’guessan Koffi Toussaint et de nouveaux morts à pleurer.
Fait à Abidjan, le 24 novembre 2024.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
Pr. Séraphin Prao
monsieur Prao!
vous semblez avoir décrit tous les scénarios catastrophes en votre faveur pour 2025. le but selon vous est de conduire à des élections apaisée et donc d’éviter les troubles et les morts inutiles. je pense qu’il manque un scénario. chaque scénario est a pour but l’apocalypse en côte d’ivoire. revendications sociales non satisfaites, chao ! Laurent Gbagbo non candidat,chao!
CEI non réformée,chao !
j’ai souvent du mal à comprendre que des satellites de l’opposition puissent se faire appeller « mouvement – société civile etc.. »
c’est à se demander quelle paix vous voulez au juste ?
votre leader déchu de ses droits civiques ne devrait même pas occasionner de troubles. cela devrait plutôt donner lieu à une bataille juridique, question de le faire réinscrire. c’est comme ça dans les pays dits démocratiques. Ousmane sonko savait qu’il n’avait aucune chance d’être candidat, mais il a choisi son numéro deux pour être leur candidat.les élections se sont déroulées calmement et le Sénégal est tranquille bien qu’on sache tous que Diomayé est impopulaire face à celui qui l’a fait roi. pourquoi créer un parti s’il n’y a qu’une seule personne qui peut être candidate? c’est dommage. moi j’espère seulement que les semeurs de troubles seront sévèrement matés, jugés et condamnés à des peines exemplaires.