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#Urgent : Assimi Goita désigne Abdoulaye Maïga comme Premier ministreLe président de la transition, le général d'armée Assimi Goita, a nommé ce jour le général de division Abdoulaye Maïga au poste de Premier ministre du nouveau gouvernement de transition. pic.twitter.com/Tj6IfF12iz
— AES INFO (@AESinfos) November 21, 2024
La décision de limoger Choguel Maiga fait suite à ses critiques d’une rare violence sur selon lui, «le manque de clarté des militaires » sur le retour à la démocratie.
Un décret lu à la télévision d’État par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, a déclaré que les fonctions du Premier ministre et des membres du gouvernement étaient « terminées ».
Le Mali a subi des années de violences djihadistes et séparatistes – qui ont abouti à des coups d’État militaires en 2020 et 2021.
Sous la pression des pays européens/africains guidés principalement par la France et leurs organisations satellites habituelles, la junte avait promis du bout des lèvres organiser des élections au plus tard en mars 2024.
Le vote a ensuite été rejetée aux calendes grecques.
Les relations entre le président militaire et son Premier ministre civil se dégradaient depuis un certain temps.
Samedi, Maïga, s’adressant à des partisans, avait critiqué le manque de transparence dans la gestion de la transition.
« La transition devait prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », a-t-il déclaré.
« Ce n’est pas normal dans un gouvernement », a-t-il ajouté, révélant qu’en tant que Premier ministre, il n’avait pas été informé de la décision de la junte de reporter les élections.
Il a également souligné les défis et les risques que la confusion actuelle autour de la transition pourrait poser pour le pays.
Avant sa destitution, des appels avaient été lancés pour que Maïga démissionne à la suite de son indignation contre les chefs militaires.
Un groupe pro-militaire, le Collectif pour la défense des militaires, l’a exhorté dimanche à démissionner dans les 72 heures, qualifiant son éclat de trahison.
Mais sa destitution n’est pas une surprise compte tenu des signes de fracture au sein de la classe dirigeante depuis des mois.
En juin, Maïga avait ouvertement approuvé un document rédigé par l’un de ses partisans, arrêté un mois plus tôt pour avoir critiqué le maintien prolongé des militaires au pouvoir.
Maïga a été nommé Premier ministre en 2021 par le chef de la junte, à la suite d’un deuxième coup d’État contre le président de la transition imposé aux militaires par la France et la CEDEAO, Bah N’Daw.
Agé de 66 ans, Choguel Kokalla Maïga avait déjà été ministre à plusieurs reprises et s’était présenté trois fois à la présidentielle.
Son départ du gouvernement donne des indications claires que les militaires soutenus par Moscou et la Chine ne sont pas près de lâcher du lest. L’on se dirige selon plusieurs observateurs vers le schéma magrébin, un pouvoir fort entre les mains des militaires comme en Lybie, en Egypte, en Algérie ou encore la monarchie marocaine ou l’autocrate tunisien.
Les réactions locales et régionales après son limogeage ont été mitigées, certains partisans affirmant qu’il devrait viser la présidence tandis que d’autres le considèrent comme un traître.
La junte bénéficie toujours d’un large soutien populaire près de 4 ans après sa prise de pouvoir.
Avec des moyens certes limités, et malgré quelques revers, les militaires associés à leurs partenaires de l’AES du Burkina et du Niger, arrivent à contenir la violence djihadiste.
#AGD
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