La victoire de Donald Trump sur la candidate démocrate Kamala Harris, en fait sa seconde victoire dans la course à la maison blanche, avec cette curieuse coïncidence qu’il s’agit de nouveau d’une victoire sur une femme, après celle de 2016 sur Hillary Clinton. Deux victoires sur deux femmes !!! En 2020, il s’est fait battre à plate couture par un homme, Joe Biden, qui l’a emporté aisément.
Avant le retrait de ce dernier de la course, Donald Trump et son staff n’ont cessé de l’attaquer sur son âge et sa capacité à gouverner. Ses moindres trous de mémoire, ses moindres lapsus, ses moindres égarements dans les prises de parole étaient montés en épingle par la presse conservatrice, et les soutiens de Trump. Finalement tout le monde a fini par s’y mettre, et demander à Joe Biden de se retirer de la course au profit de sa vice-présidente Kamala Harris. Dès cet instant la campagne de Trump avait pris l’ascendant, l’homme montrait ainsi que ces idées finissent toujours par avoir le dessus. Le retrait de Joe Biden l’a galvanisé, l’a conforté dans sa méthode.
Certes Kamala Harris n’a pas déçu au cours de la campagne. Mais aurions-nous eu les mêmes résultats si Trump avait face à lui un homme ? En plus d’être une femme, Kamala Harris est issue de l’immigration (indienne), et catalogué trop à gauche, avec des convictions qualifiées de ‘’socialistes’’, ou ‘’gauchistes’’ comme on le dit aux Etats-Unis. Cela effraie l’Américain ordinaire. Avec un homme à la tête du pays, on se sent ‘’protégé’’, avec une femme, on se dit que cela peut être ‘’risqué’’, la femme étant perçue généralement comme ‘’faible’’. Ce sont des facteurs qui agissent sur l’inconscient collectif et pèsent dans la balance, même dans un pays comme les Etats Unis.
Pour affronter des hommes tels que Donald Trump, il faut éviter de leur rendre coup pour coup. Trump est dans son élément lorsque la campagne est violente. Vouloir le suivre sur cette voie comme l’ont fait Hillary Clinton en 2016, et Kamala Harris en 2024, c’est perdre d’avance le combat parce qu’il est le plus fort sur ce terrain. Au contraire, il faut le laisser s’agiter seul sur la place publique, il faut être calme, pondéré et raisonné comme l’a fait Joe Biden en 2020. Ces deux femmes ont fait l’erreur de vouloir le battre à son jeu, ce qui était impossible.
Cela dit, quelle sera la politique de Trump ? Il ne va pas remettre en cause le soutien à Israël, il va plutôt l’amplifier comme le font en général les présidents républicains. Concernant l’Ukraine, beaucoup voient tout de suite un abandon de ce pays. C’est un peu aller vite en besogne. Il s’est certes opposé à des livraisons d’armes à ce pays, mais cela semble surtout relever de la posture politique. Car l’establishment militaire américain reste profondément hostile à la Russie, donc pas question de laisser ce pays l’emporter en Ukraine.
Trump a promis d ‘ « arrêter la guerre en 24 », en forçant les deux pays à s’asseoir à la table des négociations. Son plan précise clairement qu’en cas de refus de l’Ukraine, toute aide à ce pays sera automatiquement suspendue. Mais en cas de refus de la Russie, les Etats-Unis vont davantage armer l’Ukraine sans restrictions sur l’utilisation des armes fournies. Et il ajoute qu’il n’est pas question de « vendre » l’Ukraine à la Russie. Ainsi à priori pour l’instant, ni la Russie ni l’Ukraine ne peuvent applaudir la victoire de Trump. D’autre part Trump, a montré une très forte hostilité à la Chine et la Corée du Nord au cours de son premier mandat. Ces deux pays vont donc rester dans sa ligne de mire. De même, la contribution américaine à l’OTAN sera un sujet sur la table avec ses alliés européens.
Enfin si Trump devait éventuellement effectuer un voyage en Afrique, il y a de fortes chances qu’il vienne en Côte d’Ivoire. Sa fille Ivanka Trump y a séjourné lors de sa tournée africaine en Avril 2019, et selon les bruits qui ont filtré de sa délégation, elle fut très impressionnée par le pays, et a promis « de faire venir son père ».
Douglas Mountain
oceanpremier4@gmail.com
Le Cercle des Réflexions Libérales
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