L’Organisation Nationale des Journalistes d’Investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI) adopte de nouveaux textes, élit deux commissaires aux comptes et reçoit l’adhésion du député Assalé Tiémoko, marquant une nouvelle ère pour le journalisme d’investigation en Côte d’Ivoire.
(crocinfos.net) – L’Organisation Nationale des Journalistes d’Investigation de Côte d’Ivoire (ONJI-CI) a franchi une nouvelle étape lors de son Assemblée Générale Ordinaire, tenue ce samedi 19 octobre 2024 à l’ISTC Polytechnique de Cocody. Au cœur des discussions : la révision des textes régissant l’organisation et l’élection des nouveaux commissaires aux comptes. Après quatre heures de débats animés (de 10 heures à 14 heures), les congressistes ont adopté de nouveaux statuts, intégrant 31 articles, ainsi qu’un règlement intérieur enrichi de 21 articles. Ces changements visent à renforcer le cadre réglementaire de l’ONJI-CI, essentiel pour garantir la transparence au sein de l’organisation.
Le président Sériba Koné a rappelé que peu de journalistes s’engagent dans cette voie en raison des dangers encourus
Parallèlement à cette réforme, deux nouveaux commissaires aux comptes ont été élus pour un mandat de trois ans : Silver Konan, journaliste à Radio Chandelier, et Moussa Camara, directeur de publication du site Nasopress. Leur mission sera de veiller à la bonne gestion financière de l’organisation, un rôle clé dans le contexte actuel où la profession de journaliste, et plus particulièrement celle d’investigation, fait face à de nombreux défis.
Un événement marquant de cette assemblée a été l’adhésion officielle d’Assalé Tiémoko, député-maire de Tiassalé et fondateur du célèbre hebdomadaire L’Éléphant Déchaîné. Journaliste d’investigation reconnu, Assalé Tiémoko a exprimé son engagement à soutenir l’ONJI-CI et à contribuer activement aux combats pour l’assainissement de la vie publique. Dans son discours, il a réaffirmé son attachement au journalisme d’investigation, qu’il considère comme “ses premières amours”. Il a également annoncé la prochaine relance de L’Éléphant Déchaîné, après une absence de deux ans, précisant que le journal reviendra “encore plus fort”.
Antoine Assalé Tiémoko a annoncé la prochaine relance de L’Éléphant Déchaîné.
« Je suis des vôtres », a-t-il déclaré, ajoutant que son retour dans le journalisme coïncide avec son adhésion à l’ONJI-CI. Il a souligné l’importance des journalistes d’investigation dans une démocratie, les décrivant comme des “acteurs essentiels de la gouvernance et de la consolidation de l’État de droit”. Selon lui, leur rôle doit être reconnu et respecté, même si de nombreux journalistes en Côte d’Ivoire se retrouvent souvent marginalisés, voire réduits au silence en raison de pressions politiques.
« Sériba Koné a lancé un appel aux bonnes volontés, invitant les acteurs attachés à l’assainissement de la vie publique à soutenir les projets d’enquête portés par l’organisation. »
Le président de l’ONJI-CI, Sériba Koné, a salué la présence d’Assalé Tiémoko et a souligné l’importance de cette assemblée, qui marque un tournant dans l’histoire de l’organisation. Il a également mentionné les défis auxquels sont confrontés les journalistes d’investigation, notamment les risques financiers et les menaces pesant sur leur sécurité. Koné a rappelé que peu de journalistes s’engagent dans cette voie en raison des dangers encourus, mais il a également exprimé son optimisme quant à l’avenir de la profession.
Fernand Dédeh, membre de l’OLPED) a prodigué des conseils avisés aux membres de l’ONJI-CI
Fernand Dédeh, membre de l’Observatoire de la liberté de la presse, l’éthique et de la déontologie (OLPED), a quant à lui prodigué des conseils avisés aux membres de l’ONJI-CI. Il les a encouragés à poursuivre leur travail d’investigation avec rigueur et professionnalisme, conformément aux règles établies.
Cette Assemblée Générale, tenue dans les locaux de l’Institut Supérieur des Techniques de la Communication (ISTC) Polytechnique, a permis à l’ONJI-CI de poser de nouvelles bases pour son avenir. Sériba Koné a lancé un appel aux bonnes volontés, invitant les acteurs attachés à l’assainissement de la vie publique à soutenir les projets d’enquête portés par l’organisation.
Il a conclu en rappelant les valeurs fondamentales du journalisme d’investigation : “la quête de la vérité, le respect de l’éthique et le devoir de transparence”. Des principes qui, selon lui, sont essentiels pour éclairer le public, dénoncer les injustices et contribuer à l’évolution de la société ivoirienne.
Charles Kpan
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