« En effet, et vous le savez certainement Mesdames et Messieurs les journalistes, le stock de jeunes en quête d’insertion professionnelle durable est estimé autour de 4 à 6 millions en 2023 dans notre pays. Ce stock est constitué de jeunes non scolarisés, de diplômés sans emploi et de jeunes mal insérés (NEET, à expliquer)« . Ces propos de Coulibaly Karitia De Medeiros, Dg de l’Agence nationale de la formation professionnelle (Agefop) sonnent comme un défi face à une urgence nationale. Les chiffres donnés ici donnent du tournis quant à la réalité du chômage ambiant. Il faut inverser la donne en offrant aux jeunes et à tous ceux en quête d’emploi les armes nécessaires : la formation professionnelle nécessaire pour profiter des opportunités d’emplois qui existent.
Aussi, un an après sa prise de fonction madame la directrice générale a convié jeudi 10 octobre, les journalistes à la présentation de sa nouvelle trouvaille : le »passeport-compétences »
« Des secteurs stratégiques de notre économie ivoirienne, tels que la construction, la manufacture, le commerce, l’agriculture, la santé et l’artisanat, souffrent d’un déficit de compétences techniques. Les entreprises déplorent souvent l’inadéquation entre la formation des jeunes diplômés et les exigences du marché ce qui entrave leur productivité et freine l’innovation », présente-t-elle la situation actuelle. A la vérité de nombreuses entreprises étrangères débarquent en Côte d’Ivoire avec leurs employés craignant de perdre du temps dans l’exécution des chantiers faute de compétences locales.
Pour la DG, l’heure est venue de changer cette perception et elle espère impacter 1000 entreprises avec cette nouvelle ambition. Mais c’est quoi concrètement le « passeport compétence » ? La conférencière explique : « Le Programme National Passeport-Compétences consiste à déployer toutes les missions de l’AGEFOP dans un territoire (on parlera d’ancrage territorial) ou dans un secteur d’activités (on parlera d’ancrage sectoriel), en partant de l’identification des besoins en compétences des entreprises locales et des populations, de la conception et du déploiement de formations qualifiantes à partir des besoins identifiés, jusqu’à l’accompagnement à l’insertion des bénéficiaires (emploi-salarié / auto-emploi), et jusqu’au suivi post-formation. Ce programme entend développer les compétences et renforcer les capacités professionnelles des populations dans leurs localités, en vue de faciliter leur insertion durable sur le marché du travail local ».
Le programme, a-t-elle indiqué, se structure autour de quatre axes majeurs. Il part de l’identification des besoins en compétences, du déploiement des formations qualifiantes adéquates (2e axe) pour aboutir à un accompagnement à l’insertion (3e axe) et au suivi post-formation.
»Chaque bénéficiaire est suivi après la formation, pendant une période définie, pour s’assurer de la durabilité de son insertion professionnelle, et de l’amélioration de ses revenus, mais également pour améliorer de façon continue, le déploiement du Programme », a assuré Mme Coulibaly.
la Dg de l’Agefop a révélé que dans la dynamique économique actuelle les secteurs porteurs dans lesquels devraient s’investir les jeunes sont nombreux. Mais les plus porteurs sont, énumère-t-elle, l’Agriculture, l’agropastorale, la grande distribution, le numérique, le bâtiment et travaux publics (Btp)…
Le lancement de la phase pilote de »passeport compétences », a indiqué Karitia Coulibaly, se déroulera en novembre prochain à Aboisso dans le Sud Comoé avant de se déployer au cours de 2025 dans les autres régions du pays.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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