Au Sénégal le PM Ousmane Sonko préfère le « modèle japonais »

« Ce que nous préférons ? Qu’on nous apprenne à pêcher plutôt que de continuer à nous offrir du poisson »

Le gouvernement s’apprête à annoncer un modèle de développement « inédit ». Le nouveau programme favorisera les ressources locales et le capital humain, déclare le Premier ministre.

Le gouvernement sénégalais présentera lundi des projets visant à rompre avec la dépendance et l’endettement vis-à-vis de l’étranger pour privilégier les ressources locales et le capital humain, a déclaré le Premier ministre Ousmane Sonko.

Ce nouveau projet s’inscrit dans le cadre de la rupture radicale avec le passé promise par le président Bassirou Diomaye Faye, entré en fonction en avril.

« Les modèles de développement qui nous ont été présentés ou appliqués jusqu’à présent ne pourront jamais développer notre pays », a indiqué Sonko vendredi.

« C’est donc la fin de l’ère de l’endettement inconsidéré pour investir dans des projets qui n’ont rien à voir avec la construction d’un développement endogène et souverain », a-t-il ajouté.

Le modèle japonais

Sonko a fait cette annonce lors d’une visite d’un centre de formation professionnelle mis en place en coopération avec le Japon. Il a pris l’exemple du Japon, un pays qui a réussi à se développer même avec peu de ressources naturelles.

« Le modèle japonais est idéal pour nos pays (africains). Nous préférons qu’on nous apprenne à pêcher plutôt que de continuer à nous offrir du poisson », a souligné Sonko.

Le Sénégal dispose de réserves de ressources naturelles, notamment de pétrole et de gaz, de minerais et de stocks de poissons, mais reste l’un des pays les moins développés au monde.

Le nouveau programme de développement est destiné à couvrir les 25 prochaines années, a précisé Sonko.

Des élections anticipées

Sonko n’a pas encore prononcé son discours de politique générale, les six premiers mois du gouvernement ayant été marqués par des affrontements avec un parlement dominé par l’opposition.

Le président Faye a dissous l’assemblée nationale en septembre, convoquant des élections anticipées pour le 17 novembre.

La présidence a déclaré que le plan « Sénégal 2050 » visait à réduire la pauvreté, à tripler le revenu par habitant d’ici 2050 et à atteindre une croissance économique annuelle de 6 à 7 %.

Le modèle de développement proposé sera structuré autour de huit pôles de développement à travers le pays, a poursuivi Sonko.

Une économie « désastreuse »

Fin septembre, Sonko a qualifié la situation économique du Sénégal de « catastrophique » à la suite d’un examen des finances publiques par le gouvernement.

Le gouvernement a déclaré que le déficit budgétaire s’élevait à 10,4 % du PIB au lieu des 5,5 % annoncés par l’administration précédente.

Il a indiqué que la dette publique s’élevait à 76,3 % du PIB au lieu des 65,9 % annoncés précédemment.

Sonko a accusé le gouvernement de l’ancien président Macky Sall d’avoir manipulé les chiffres financiers et d’avoir menti aux partenaires étrangers, ce que l’administration précédente a nié.

Il y a une semaine, Moody’s a abaissé la note de crédit du Sénégal et placé le pays sous observation.

Source : trtafrika

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