La lutte contre la déforestation, l’éradication du travail des enfants et l’amélioration des revenus des producteurs sont les trois grands défis sur lesquels repose la cacaoculture durable.
La commercialisation de la récolte de la campagne principale 2024-2025 a démarré le 1er octobre 2024. Pour cette campagne, les prix annoncés sont 1800 FCFA le Kg de cacao et 1500 FCFA pour le Kg de café. Depuis la réforme de la filière café-cacao en 2012, ce sont 22000 milliards de FCFA qui ont été distribués aux producteurs.
Au-delà des prix qui vont certainement améliorer les conditions de vie des producteurs, premiers acteurs de la filière café-cacao, la Côte d’Ivoire déploie de nombreuses initiatives pour faire de son cacao, une spéculation durable. Un cacao, avec zéro déforestation, avec zéro travail des enfants.
La lutte contre la déforestation, le travail des enfants et pour l’amélioration des revenus sont les trois défis majeurs de la résilience de la filière. Et pour y parvenir, le pays s’est doté d’une stratégie nationale de cacao durable et d’une politique nationale pour le cacao durable. Au nombre des initiatives, le gouvernement a adopté le 13 septembre 2023 un décret instituant un Système national de traçabilité du café-cacao.
Sur le terrain, le Conseil du café-cacao a lancé la phase pilote de traçabilité du cacao. Le système vise à suivre l’origine des fèves, assurer un paiement juste aux producteurs, lutter contre la déforestation et le travail des enfants, réduire l’insécurité dans la filière.
A en croire le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, Kobénan Kouassi Adjoumani, la carte du producteur représente le premier jalon de l’implémentation du système de traçabilité unifié du café et du cacao de Côte d’Ivoire puisqu’elle permet, notamment, d’identifier le produit et de retracer son parcours du bord-champ, jusqu’à sa destination finale. Chose qui constitue une innovation et une évolution majeure pour la filière café-cacao. La distribution des cartes intervient après l’opération de Recensement des producteurs de café-cacao et de leurs vergers (RPCCV) sur l’ensemble des zones de production de café-cacao. Cette opération a été lancée le lundi 15 avril 2019 et a permis d’identifier environ un million de producteurs (dont 8% de femmes) et 3, 2 millions d’hectares de plantations. Selon les données du Conseil du café-cacao, environ 807 000 cartes ont été distribuées sur 950 000 cartes produites. La carte du producteur de café-cacao offre plusieurs innovations. Elle favorise la traçabilité de la production, indispensable à la durabilité de la filière et la sécurisation des transactions commerciales sur le cacao et le café. Pour de nombreux producteurs, l’établissement de la carte du producteur permettra d’organiser la filière et d’en extirper les acheteurs véreux qui les grugent en payant leurs productions à un prix inférieur au prix fixé par le gouvernement.
Engagé pour l’amélioration des conditions de vie des producteurs, le gouvernement a décidé que les détenteurs de cette carte ainsi que leurs familles bénéficient gratuitement de la Couverture maladie universelle (Cmu). Pour cette assurance santé, le Conseil Café-Cacao déboursera un milliard de FCFA par mois.
La durabilité de la filière prend aussi en compte et encourage des pratiques plus respectueuses de l’environnement comme l’agroécologie ou l’agroforesterie. C’est dans cette dynamique que la Côte d’Ivoire et le Ghana ont adopté la norme Ars 1000. Et sur cette base, le gouvernement ivoirien a adopté un décret réglementant la mise en œuvre de la norme africaine ARS 1000-cacao durable.
En Côte d’Ivoire, on estime que le cacao est à l’origine de 37, 4% de la déforestation. Pour restaurer et préserver la forêt, le Conseil du café-cacao a lancé en 2021 un programme qui a permis de distribuer plus de 8,5 millions de plants aux producteurs.
Toutes ces initiatives concourent à réussir l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation de l’Union européenne sur le cacao durable qui vise à arrêter l’importation de produits issus de la déforestation. Elles se conjuguent pour apporter des solutions viables pour garantir la compétitivité sur les marchés internationaux, satisfaire aux exigences des consommateurs tout en assurant le bien-être des producteurs et la durabilité du secteur.
CICG
Commentaires Facebook