Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural vient de libérer le million de producteurs de café cacao qui attendaient d’être situés sur les prix de la nouvelle campagne agricole 2024/2025. Cet après-midi du lundi 30 septembre 2024 à la clôture des 9e Journées nationales du cacao et du chocolat (Jncc 2024), il a fixé les nouveaux prix de ces deux spéculations tels qu’arrêtés en conseil des ministres.
Pour cette nouvelle campagne ce sera 1800 FCFA le kilogramme de cacao. Une hausse de 20 % par rapport au précédent prix de 1500 FCFA. Ce prix est fixé dans un contexte de tendance haussière sur le marché international. Le prix du kilogramme de cacao a atteint son niveau le plus élevé le 19 avril 2024, soit 7817 FCFA. Un prix jamais égalé depuis 1919, selon M. Adjoumani.
Quant au café, il se négociera à 1500 FCFA le kilogramme. Pour le ministre d’Etat, le gouvernement a ainsi décidé d’équilibrer et d’harmoniser les prix des deux produits de rente afin de ne pas créer l’abandon de la production de l’un en faveur de l’autre. Trop tard, dirait-on parce qu’à la vérité, ces dernières années on assite à une chute continue de la production ivoirienne de café. Des régions entières ont détruit des plantations pour y mettre du cacao, du palmier à huile ou de l’hévéa plus rémunérateurs que le café.
Les producteurs qui étaient présents à l’annonce des prix au parc des expositions de Port-Bouët ont applaudi le ministre à tout rompre. Mais ça, c’était pour la bienséance. Individuellement pris, ils apprécient certes, l’augmentation de 300 F, un gain substantiel mais, estiment pour la plupart que le gouvernement pouvait mieux faire au regard du marché international.
« Nous pensons que les autorités pouvaient encore faire des efforts pour arriver à 2500 FCFA minimum à défaut de nous donner 3500 FCFA. Nous avons aujourd’hui beaucoup de difficultés avec nos champs qui vieillissent et le système d’achat dans lequel nous sommes à la merci des pisteurs. Ils prennent nos produits et nous font attendre des jours et des jours avant de payer. En ce moment-là, on est déjà écrasés par les dettes. Donc nous attendons encore plus », s’est livré un planteur interrogé par Connectionivoirienne.net
Au deuxième jour des Jncc, hier dimanche, un paysan avait pris la parole au cours du panel sur la valorisation des producteurs pour mettre les pieds dans le plat. Il avait réclamé la fixation des prix par les producteurs eux-mêmes. Un autre n’avait pas hésité à parler d’infantilisation des producteurs car, incapables d’avoir accès au financement bancaire ou à l’assurance faute d’une professionnalisation poussée.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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