Lors de deux éléments télévisés passés sur les chaînes internationales France 24 et TV5 Monde le jeudi 27 septembre 2024, monsieur Robert Bourgi, homme lige de la françafrique, a fait des révélations ahurissantes, renversantes et révoltantes sur les manœuvres de ce réseau occulte en Côte d’Ivoire. Monsieur Bourgi propose à l’opinion publique un autre narratif des couloirs élyséens des résultats de l’élection présidentielle de 2010 et de la crise post-électorale qui s’en est suivie et fait porter toute la responsabilité des événements dramatiques vécus par les ivoiriens à l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
Officiellement, la crise post-électorale de 2010-2011 a fait 3000 victimes. Mais l’on parle du double. Plus de 3000 ivoiriens sont morts, le président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ont passé dix et sept années de leur vie dans les geôles de la Cour pénale internationale parce que le président français Nicolas Sarkozy avait reçu mandat de préserver au prix du sang d’innocents ivoiriens les intérêts de la France en Côte d’Ivoire.
Le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire » trouve triste et déplorable, si ce que soutient monsieur Robert Bourgi est vrai, que la France se donne tant de mal, au prix du sang innocent, pour préserver ses intérêts dans des territoires africains qui contribueraient, selon le vadémécum de ses officiels, pour très peu à son prestige et à la bonne santé de son économie. Où est la France, fille de lumière, si autant d’obscurantisme doit guider sa politique africaine ?
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », monsieur Robert Bourgi aurait dû déposer à la Cour pénale internationale pour éclairer l’opinion publique et les juges qui ont instruit et jugé l’affaire « Le Procureur c. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ». Aujourd’hui, la Cour pénale internationale a décidé de fermer le dossier de la crise post-électorale sans avoir clairement identifié les auteurs des crimes pour lesquels le Président Laurent Gbagbo et le ministre Charles Blé Goudé ont été jugés et acquittés. L’on comprend maintenant pourquoi et, l’opinion publique se voit éloquemment éclairée.
Pour le mouvement « Les Démocrates de Côte d’Ivoire », les aveux de monsieur Robert Bourgi qui veut « se laver la conscience à cause du sentiment de culpabilité qui l’habite » ne sauraient soulager la conscience du réseau françafricain qui ne rêve que de perpétuer le code noir de 1685 repris, de façon sibylline et enrobée, dans des accords du 20e et du 21e siècles.
L’une des nombreuses leçons que l’on devrait retenir des aveux de monsieur Robert Bourgi est que les hommes politiques africains doivent éviter toute compromission en utilisant l’argent du contribuable à d’autres fins. Il n’y a, dans le monde occidental comme ailleurs, aucune amitié qui résiste à la raison d’Etat.
Par ailleurs, il semble évident que la France doit payer des dommages et intérêts à la Côte d’Ivoire, au Président Laurent Gbagbo et au ministre Charles Blé Goudé. En outre, la maison des présidents ivoiriens qu’elle a bombardée et qui les prive d’une résidence moderne digne de ce nom devrait être rebâtie à ses frais. Il est, en définitive, temps que la France s’adapte au monde du 21e siècle et arrête de s’immiscer dans la désignation des chefs d’Etat des pays africains.
Trop de sang a coulé parce qu’elle veut à la tête de nos Etats des hommes ou des femmes qui sont ses obligés. Les rapports avec l’Afrique sont à changer et doivent sortir du paradigme colonial pour que le monde francophone soit un pôle de développement attractif comme le sont d’autres espaces.
Fait à Abidjan, le 27 septembre 2024.
Pour « Les Démocrates de Côte d’Ivoire ».
Le Président
Pr. Séraphin Prao
Les confessions de Robert Bourgi, « parrain » de la Françafrique
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