La rentrée scolaire a lieu dans une ambiance d’accablement dans le quartier Abattoir rasé juste avant les vacances scolaires. dans une opération dite de déguerpissement. Trois mois après, les écoles restent désespérément vides.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Dans ce quartier, il ne reste plus que les trois écoles qui sont les seuls bâtiments à n’avoir pas été détruits. Aussi, au moment où les écoles rouvrent à l’occasion de la rentrée scolaire, celles-ci sonnent vides. Selon les chiffres officiels – sous-estimés selon le collectif des déguerpis –, près de 600 foyers ont dû quitter les lieux.
Alors que l’heure de la récréation vient de sonner à l’école primaire « Coopération française », la cour reste silencieuse. Pas de sonnerie, pas de cris d’enfants. Malick est assis sous le préau, dans un uniforme kaki. Seul élève de la classe de CM1, il joue seul. Car il est le seul inscrit de l’école. « Ils ont cassé notre quartier, Abattoir, ndlr, glisse le garçonnet. Les autres enfants sont allés ailleurs. Donc je suis seul », explique-t-il.
Son maître, M. Michel qui a été élève ici avant d’y être nommé instituteur depuis 7 ans. Lui également a du mal à cacher son amertume. « Je n’ai jamais vu cette situation, je n’ai jamais vécu ça, soupire-t-il. Les autres années, au niveau du cours préparatoire (CP), on avait plus de 60 élèves. Mais cette année, il n’y a rien du tout. Ça me fait vraiment mal de voir que l’école est comme ça : vide ».
Le spectacle est le même à l’école maternelle. Ici, la directrice, Madame Pélagie ne cache pas sa tristesse, elle non plus. « Je n’ai eu qu’un seul inscrit, souligne-t-elle. D’habitude, les parents viennent vraiment nombreux. Mais, cette fois-ci, c’est compliqué avec cette situation de casse ».
Malgré tout, les directeurs des écoles de l’Abattoir espèrent une reprise rapide des inscriptions. Au total, environ 1 500 élèves fréquentaient les trois écoles du quartier.
Le 5 septembre 2024, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a demandé au gouvernement d’organiser au mieux les opérations dites de « libération des emprises » et d’anticiper le soutien aux populations déguerpies. Pour l’heure, la seconde étape de son instruction a du mal à se concrétiser.
La rédaction de Mondafrique –
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