Crimes politiques à Conakry: La dérive autocratique de la junte de Doumbouya emporte le colonel Bilivogui

Commentaire sur l’Affaire du Colonel Célestin Bilivogui et la Trahison du CNRD

L’affaire du Colonel Célestin Bilivogui est symptomatique d’une dérive autoritaire et d’une crise de gouvernance qui frappe la Guinée. Enlevé en plein jour, dans un acte qui rappelle les heures les plus sombres de la répression politique, le sort du Colonel Bilivogui soulève plusieurs questions graves sur l’état de droit dans le pays.

Injustice et Opacité

L’enlèvement du Colonel Bilivogui le 9 septembre 2023, suivi de la présentation de son corps à la morgue plus d’un an après, illustre une gestion opaque et profondément injuste de la part des autorités guinéennes. Cette méthode d’intimidation et de disparition forcée, orchestrée par Balla Samoura, un haut commandant de la Gendarmerie, reflète une défaillance inquiétante des mécanismes de justice et de transparence. La famille, laissée dans l’ignorance et l’angoisse pendant des mois, n’a reçu aucune explication officielle, aucun procès, aucune justice, juste le corps de leur proche, ce qui est inacceptable dans toute société qui se prétend démocratique.

La Trahison du CNRD

Le Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD), qui avait initialement suscité l’espoir d’un changement positif et de réformes après le coup d’État, semble avoir trahi ces promesses. Au lieu de restaurer la démocratie, lutter contre la corruption, et garantir les droits fondamentaux, le CNRD apparaît désormais comme une continuation, voire une exacerbation, des pratiques autoritaires précédentes. La population guinéenne, qui attendait une transition vers un régime plus juste et transparent, se retrouve face à une junte militaire qui utilise les mêmes outils de répression : enlèvements, absence de procès équitable, et intimidation.

Réflexion sur la Situation

Ce cas met en lumière plusieurs problématiques: L’Utilisation de la Force et l’Impunité:

L’acte d’enlever un colonel en plein jour sans conséquence immédiate pour les auteurs démontre une impunité alarmante et une utilisation abusive du pouvoir militaire. –

Le Manque de Transparence:

La manière dont cette affaire a été gérée, sans communication officielle ni procédure judiciaire transparente, montre un mépris pour les droits des citoyens et pour le droit international.

L’Espoir Trahi:
Pour beaucoup de Guinéens, le CNRD représentait un nouvel espoir. Sa dérive autoritaire est donc perçue non seulement comme une trahison mais aussi comme un recul pour la démocratie et les droits humains en Guinée. En conclusion, le cas du Colonel Célestin Bilivogui n’est pas seulement une tragédie personnelle mais un signal d’alarme sur l’état de la démocratie et des droits humains en Guinée. Il est impératif que la communauté ouest africaine, africaine et internationale et les organisations de défense des droits de l’homme se penchent sur ce cas et sur la situation globale en Guinée, pour exiger des comptes et pousser vers un retour à un état de droit véritable où la justice et la transparence ne soient pas que de vains mots.

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Comment l’épouse a découvert le décès de son époux

Le corps du colonel de la marine, Célestin Pépé Bilivogui, porté disparu depuis près d’une année, a été retrouvé ce mercredi matin par son épouse à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, à Kaloum.

Yatou Bangoura, une des épouses du défunt qui a été jointe au téléphone par un officier de l’armée à l’effet de se rendre au camp Samory Touré sis à kaloum. Sur place, ils ont pris la direction de la morgue d’Ignace Deen et un tiroir a été tiré et dedans se trouvait le corps de son mari qu’elle a pu reconnaître grâce à des signes qu’il a sur son corps.

Parlant des causes de décès, elle a fait savoir ceci : « Ils ne m’ont rien dit. Ils ne m’ont rien expliqué. Rien ».

Pour rappel, madame Bilivogui est revenue sur comment elle a eu vent de la triste nouvelle. « Ce matin, quelqu’un m’a appelée pour dire si je peux partir au camp Samory. J’ai dit : c’est qui ? Il m’a dit ce n’est pas Madame Célestin ? J’ai répondu : si. Il m’a dit si je peux venir au camp Samory. J’ai dit si c’est à propos de mon mari je suis disponible. Donc, j’ai appelé son frère (du défunt) pour lui expliquer. Il m’a dit de partir. Je suis allée, ils ont commencé à appeler de gauche à droite. Cela étant, nous sommes montés dans un véhicule pour se rendre à la morgue d’Ignace Deen ».

« Une fois à Ignace Deen, ils ont fait sortir le corps et m’ont demandé de l’identifier si c’est mon mari. Comme il avait deux signes sur son corps, j’ai vérifié c’était lui. Ils m’ont dit de prendre courage, c’est Dieu. Ils ont cherché un taxi pour m’envoyer à la maison. J’ai envoyé le numéro qui m’a appelé à son frère, maintenant-là on appelle ce numéro mais personne ne décroche. Ils ne m’ont rien expliqué ».

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