On peut exercer l’autorité sans avoir l’autorité

Nous avons déjà entendu ou utilisé les expressions suivantes: « il n’a pas d’autorité », « de qui ou bien d’où tient-il son autorité? », « il parle avec autorité », « rencontrer les autorités civiles, militaires, religieuses de telle ville ou de telle région », etc.

Pour découvrir la signification du mot « autorité », nous n’avons pas d’autre choix que de recourir au terme latin « auctoritas » qui est la capacité de faire grandir.

Un chef ou un patron fait grandir les personnes qui sont sous ses ordres en les aidant à donner le meilleur d’elles mêmes. Cela suppose qu’il les observe bien, qu’il les écoute, qu’il leur dise quels talents elles possèdent, qu’il les encourage ou les félicite quand elles agissent bien, qu’il les corrige sans les briser quand elles commettent des erreurs ou des fautes. Cela suppose qu’il soit en mesure d’admettre ses propres manquements et de faire le premier ce que lui-même prêche aux autres.

Quel employé n’obéirait pas avec empressement aux ordres d’un tel chef ou patron? Beaucoup de gens seraient heureux de travailler avec et pour un tel chef parce que, ici, l’autorité n’est ni écrasante ni rabaissante.

Face à une telle autorité, l’obéissance ne pourra être feinte, ni forcée mais naturelle (spontanée). Et de celui à qui on obéit naturellement on peut tout simplement affirmer qu’il a une autorité naturelle.

Celui qui a une autorité naturelle n’a pas besoin de crier, ni de s’agiter, pour être obéi. Il n’a pas non plus besoin de dire: »C’est moi le chef ici. »

Ceux qui exercent l’autorité dans nos pays sont souvent détestés parce qu’ils ont coutume de faire sentir leur pouvoir, de rabaisser ou de terroriser les personnes qui leur sont momentanément confiées au lieu de les faire grandir. Car la vraie autorité consiste avant tout à élever l’autre, à le rendre meilleur.

Jésus parlait avec autorité et non comme les scribes parce qu’il était profondément humain, parce qu’il ne regardait pas ses disciples de haut, parce qu’il y avait une cohérence entre ses actes et ses paroles, parce qu’il était capable d’écoute et de compassion, parce qu’il prenait la vie et les hommes au sérieux sans se prendre trop au sérieux.

Jean-Claude Djéréké

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