C’est un fait extrêmement rare dans les annales des relations diplomatiques.
Le Burkina Faso vient de rappeler tous les diplomates en poste en République de Côte d’Ivoire. Vous avez bien compris, il ne s’agit pas du rappel du Chargé d’Affaires ou du Consul comme il est de coutume. Tous les fonctionnaires des affaires étrangères c’est à dire les diplomates de carrière ont tous été rappelés sans exception aucune: du Chargé d’Affaires au dernier Conseiller en passant par le Consul, tous les diplomates en poste aussi bien à l’Ambassade qu’au Consulat ont été priés de ramasser leurs cliques et claques pour rejoindre le Burkina des Wayiyans.
C’est hier vendredi que la décision est tombée au Plateau à Abidjan laissant les pauvres agents ébahis tant ils sont sidérés par la nouvelle inattendue et si violente. Ils sont sommés, sans préavis, de plier leurs bagages pour rejoindre le Bayiri tant chaud et surchauffé par une tyrannie abjecte. Cette décision ne concerne pas que les diplomates en poste à Abidjan mais sur l’ensemble du territoire ivoirien.
Les Consulats généraux de Bouaké et de Soubré sont frappés par la même mesure inique.
Aucune raison n’a été officiellement avancée par Ouagadougou. Même le ministre des Affaires étrangères contacté par les services de Henry Sebgo s’est montré très surpris par cette décision qui ne s’explique que par les convulsions schizophréniques de qui vous savez.
Plusieurs sources des plus crédibles croient savoir que cette décision est le résultat du tôlée suscité par l’initiative du gouvernement de mobiliser la diaspora en Côte d’Ivoire pour renflouer les caisses vidées par les braqueurs. En effet, se sentant mis en insécurité dans leur pays d’accueil, des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire n’ont pas manqué de manifester leur refus d’apporter leur contribution. Beaucoup ont jugé ridicule que le gouvernement ose demander leur argent gagné dans un pays qu’il considère comme ennemi.
Du coup, l’initiative du gouvernement a été tournée en dérision mettant ainsi à nu le caractère ridicule des tenants du pouvoir par la force des armes.
Ce qui n’a pas manqué de susciter une colère rouge du dieu lumière de la communauté des ténèbres. Il est vrai que les diplomates étaient déjà dans le viseur du régime qui estime qu’ils sont « coûteux pour rien ». Leur budget annuel qui était de plus de 50 milliards a été ramené à 30 milliards soit une réduction de plus de 20 milliards.
Le Premier ministre Tambelus El Lexomil a humilié plusieurs diplomates souvent en présence de hauts représentants des organisations internationales : « la diplomatie nous coûte chère et ne rapporte rien »aime-t-il lancer dans tout son sérieux qui manque de sérieux.
Le Burkina, autrefois respecté, traverse la page la plus sombre de son histoire avec des dirigeants dont la place est dans les cabarets plutôt qu’au sommet d’un État.
Dieu préserve le Burkina Faso.
Henry Sebgo
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