Après une période difficile, la Côte d’Ivoire a engagé, entre 2011, au lendemain de la crise postélectorale, et 2024, un processus de transformation de son secteur diplomatique, marqué par un redressement stratégique. Cette évolution s’inscrit dans un contexte post-crise où le pays, isolé diplomatiquement, a entrepris des réformes profondes pour rétablir sa position et son influence dans le monde.
Une administration diplomatique en difficulté en 2011
En 2011, à l’issue de la crise post-électorale, à l’image de tout le pays, la diplomatie ivoirienne était fragilisée. Le secteur souffrait de plusieurs maux dont une accumulation d’arriérés de paiement dans plusieurs postes diplomatiques, une absence de cadre statutaire pour les diplomates, et un manque criard de résidences et chancelleries appartenant à l’État. Autant de choses qui favorisaient et créaient des conditions de vie et de travail précaires pour les diplomates et leurs collaborateurs. A cela, il fallait ajouter la question des effectifs pléthoriques dans plusieurs ambassades mais aussi la présence, suite à la crise post-électorale, de près de 250 000 réfugiés ivoiriens dans les pays voisins. .
Coopération bilatérale : un réseau diplomatique fragilisé
Au-delà de la gouvernance et de l’administration, la diplomatie ivoirienne hérite, en 2011, d’un réseau fragilisé. En cause, la tenue irrégulière des grandes commissions mixtes de coopération et la faible représentativité de la Côte d’Ivoire dans le monde, des éléments marquant la régression de ce secteur. La coopération bilatérale était dès lors en difficulté. La diplomatie ivoirienne était isolée et cela se manifestait par la rareté d’échanges et de visites de personnalités étrangères en Côte d’Ivoire. A cela s’ajoutait la suspension des appuis techniques et financiers de nombreux partenaires, accentuant la marginalisation du pays. Rappelons la délocalisation de plusieurs ambassades étrangères et d’organismes internationaux tels que la Banque africaine de Développement (BAD) et l’Organisation internationale du Travail (OIT). Des sanctions individuelles imposées par l’ONU contre des personnalités de premier plan et un embargo sévère surles diamants et les armes avaient encore affaibli le pays. L’isolement de la Côte d’Ivoire se traduisait également par sa non implication dans la gestion des crises sous-régionales et régionales, par sa faible représentation dans les organisations internationales.
Vers une nouvelle diplomatie ivoirienne
Un tableau sombre face auquel les autorités ivoiriennes ont décidé de réagir par la mise en œuvre d’une action de redressement. Pour y arriver, l’Etat a engagé des réformes touchant à l’administration mais aussi aux conditions de travail et de vie des acteurs du monde diplomatique ivoirien. La stabilité et la paix, retrouvées dans le pays, ont facilité un retour progressif de la Côte d’Ivoire dans les cercles décisionnels internationaux, lui permettant de retrouver sa place sur la scène mondiale.
René Tiecoura
Lebanco.net
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