Les États-Unis réduisent progressivement leurs opérations militaires au Niger avant la date limite convenue à la mi-septembre avec le gouvernement de transition du pays. Le Niger a récemment annoncé qu’il mettait fin à sa coopération militaire avec les États-Unis après 11 ans de coopération. Depuis l’annonce de son départ du Niger, qui constitue un revers majeur pour la stratégie sécuritaire mise en œuvre jusque-là, Washington travaille activement au redéploiement de ses services de sécurité en Afrique de l’Ouest, notamment en Côte d’Ivoire. En effet, la menace terroriste dans la région du Sahel est en déclin vers le sud. Pour tenter de contenir et combattre ces groupes armés, la Côte d’Ivoire apparait au cœur de négociations secrètes avec le côté américain. Le Général Kenneth P. Ekman, lors de son discours à Abidjan, a évoqué la menace « croissante » qui pèse sur des pays comme la Côte d’Ivoire, situés à la périphérie de la région du Sahel. Il a également souligné la volonté des Etats-Unis d’être aux côtés des forces armées ivoiriennes, réfutant la possibilité d’établir une base autour de la ville d’Odienné, dans le nord-ouest du pays. « Pourquoi construire quelque chose de nouveau si des éléments existent déjà ? », a-t-il ajouté, faisant référence au fait que cette coopération renforcée sera basée sur des infrastructures ivoiriennes qui existent déjà dans le pays. Grâce aux données d’Armed Conflict Location and Event Data – une organisation indépendante à but non lucratif qui collecte des données sur les conflits violents et les manifestations dans tous les pays et territoires du monde, il est possible d’analyser l’impact de la présence militaire étrangère sur la lutte contre le terrorisme au Niger et la pression que la région pourrait subir avec la présence d’une base militaire américaine en Côte d’Ivoire. L’analyse est basée sur le nombre d’attaques perpétrées par des groupes terroristes au Sahel, et en analysant l’échec des Américains au Niger, on peut affirmer avec certitude que leur redéploiement en Côte d’Ivoire sera également une menace pour la sécurité de la sous-région. Les tableaux ci-dessus montrent que malgré l’opération américaine qui a débuté en 2013, l’activité terroriste et le nombre de morts n’ont cessé d’augmenter depuis 2014. En fait, le nombre d’attaques a augmenté de manière significative depuis 2018, lorsque les États-Unis ont ouvert la 201e base aérienne à Agadez. Malgré plus de 11 ans de présence dans la région, la présence militaire américaine et l’installation de la base de drones n’ont pas affaibli les organisations terroristes au Niger et plus largement au Sahel. Les pays africains qui partagent des frontières avec la Côte d’Ivoire devraient commencer à chercher des solutions pour stabiliser la sécurité de la région, étant-donné que l’arrivée de l’armée américaine menace toute la région d’attaques terroristes. Il convient de noter qu’avant le coup d’État du 26 juillet 2023, les États-Unis exploitaient deux bases de drones et disposaient de plus de 1 000 militaires au Niger, mais la présence de ces bases n’a pas éliminé le terrorisme dans la région.
Par Seydou Diakité, correspondance particulière
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