Pas de Motion de censure et dissolution de l’Assemblée Nationale imminente d'ici le 12 Septembre assure le chef du gouvernement Ousmane sonko pic.twitter.com/vtPOqGyzeh
— Mots_V-Esprit (@at_baye) September 4, 2024
La redaction de Mondafrique –
Au Sénégal, il n’échappe plus à personne que le bras-de-fer opposant, depuis le samedi 29 août, la majorité parlementaire à l’exécutif sur la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique, social et environnemental n’est rien d’autre que la suite de la confrontation singulière entre Macky Sall, qui ne voulut jamais abdiquer de ses prétentions à rester président du Sénégal, et le duo Bassirou-Sonko qui a eu finalement raison de son obstination.
Correspondance à Abidjan, Bati Abouè
Ainsi donc, la crise qui couvait au Sénégal entre l’exécutif et le parlement depuis l’investiture de Bassirou Diomaye Faye est devenue une crise ouverte. Bien plus, elle s’est transformée en une nouvelle confrontation singulière entre l’ancien président Macky Sall dont les députés dominent le parlement et les deux têtes de l’exécutif qui lui avaient déjà donné du fil à retordre durant les dernières années de sa présidence.
D’autant que tout avait aussi commencé par un mépris. Le premier ministre Ousmane Sonko attendu au parlement pour la déclaration de politique générale n’a en effet jamais voulu faire ce pas que lui imposait la tradition démocratique dans un pays qui s’en gargarise ouvertement et avec prétention.
Alors, comme il fallait s’y attendre, la majorité lui a aussitôt rendu la monnaie de sa pièce à Bassirou Diomaye Faye lorsqu’il eût « l’outrecuidance » de proposer à l’examen de l’Assemblée nationale le projet de loi portant suppression du Haut conseil des collectivités territoriales et le Conseil économique et social que le président juge budgétivore. Mais la guerre ne s’est pas arrêtée là. Dans la foulée, l’opposition parlementaire a déposé une motion de censure pour faire tomber le gouvernement Sonko, ce qui aurait été une humiliation aux conséquences incalculables pour le régime, surtout dans un contexte où le président s’apprête à dissoudre le parlement pour se donner de l’air.
Dans l’attente d’une clarification
Pour contourner ces deux banderilles, le président Bassirou Diomaye Faye a décidé d’y aller par la force du poignet en supprimant, d’une part, par décret les deux institutions et en demandant, d’autre part, l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale ce jeudi 5 septembre, vu que l’article 84 de la constitution sénégalaise donne la priorité au chef de l’État sur l’inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale d’une proposition de loi.
Au #Sénégal, le scénario d’une #dissolution semble de plus en plus probable. Alors que les députés de l’ancienne coalition présidentielle ont déposé mardi une motion de censure contre le gouvernement d’Ousmane Sonko, le président a convoqué une session extraordinaire ce jeudi. pic.twitter.com/gjn1f8HNPx
— Le journal Afrique TV5MONDE (@JTAtv5monde) September 5, 2024
La session parlementaire de ce jeudi promet donc des étincelles alors que le président Bassirou Diomaye Faye est en visite en Chine, au sommet sino-africain qui a débuté mercredi à Pékin. Le pays est habitué à des sessions houleuses à multiples rebondissements. Mais pour un régime qui cherche désormais à gagner du temps jusqu’au 13 septembre prochain, il s’agit juste d’attendre la prochaine clarification à l’issue des élections législatives anticipées.
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