Humiliée, la dépouille mortelle de Lieutenant Coulibaly Awa Anastasie Yelé a rejoint Korhogo dans la dignité bafouée

Accusée à tort d’avoir présenté de faux diplômes, Mme Coulibaly Awa, lieutenant des Douanes, a succombé à l’humiliation et à l’abandon. Son corps a été transféré à Korhogo où elle sera inhumée, un symbole d’injustice.

(crocinfos.net) – Le corps sans vie de Mme Coulibaly Awa Anastasie Yelé, lieutenant des Douanes ivoiriennes, a retrouvé sa terre natale à Korhogo hier, après une tragédie qui a bouleversé sa famille et ses collègues. Décédée au CHU de Treichville le 1er septembre 2024, Mme Coulibaly a traversé un enfer d’humiliation publique, victime de l’accusation d’avoir utilisé de faux diplômes lors du concours professionnel exceptionnel de la Fonction publique de 2021. La Direction générale des Douanes a exposé son nom, avec 87 autres agents, comme “fraudeurs”, en violation flagrante de sa vie privée et de sa dignité.

En effet, dans le mois de mars 2024, la direction général des Douanes ivoiriennes a entrepris une large communication dans les médias, la presse et sur les réseaux sur cette affaire révélant aux yeux de l’opinion qu’au titre de la session 2021 du concours professionnel exceptionnel de contrôleur des douanes, 28 fonctionnaires déclarés admis ont fait usage de diplômes non reconnus dans les fichiers de l’État. Et que la session de 2022 a révélé 48 faux diplômes concernant les contrôleurs des douanes, 11 agents sur 16 admis au concours d’inspecteur des douanes ayant fait usage de faux diplômes. Mme Coulibaly Awa Anastasie Yelé fait partie des 28 fonctionnaies accués sans que cela ne soit prouvé jusqu’à son décès.

Humiliée, sans soutien ni primes depuis mars 2024, elle s’est battue contre la maladie, dans l’oubli total des autorités douanières. Malgré cela, aucune preuve formelle n’a été présentée pour valider les accusations. Mme Coulibaly, ainsi que d’autres agents, ont payé un lourd tribut, socialement et psychologiquement, au point de briser des vies, comme celles de B. SH., 57 ans, traumatisé par le stress (il a du mal reconnaître les gens) et Pl. L., 55 ans qui souffre d’insuffisance rénale.

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