Des transgenres qui s’affichent, des couples homosexuels qui ne se cachent plus de leur choix et l’assument sur les réseaux sociaux. Bref, ces derniers jours, une vague de dénonciation s’est emparée des gens de même sexe qui vont ensemble, des jeunes garçons qui ont choisi de devenir femme et s’habillent comme tel, en se maquillant…
Tout cela dans une société ivoirienne qui a du mal à s’accommoder de telles mœurs. Sur les réseaux sociaux, ces personnes qui ont choisi de changer de sexe sont désignées par le vocable « Woubi ». On ne sait pas de quelle langue ivoirienne vient ce mot mais il est en vogue sur les différents réseaux sociaux et le débat est très animé, passionné, mené surtout par ceux qui affichent clairement leur haine contre le phénomène. « Nous ne voulons pas de l’homosexualité en Côte d’Ivoire », clament de manière catégorique plusieurs commentateurs.
A Yopougon, dans la soirée du samedi 31 août, cette dénonciation au départ, virtuelle, s’est transposée dans la réalité. Des dizaines de jeunes gens ont pris d’assaut le marché du quartier Sicogi. Gourdins et autres projectiles en main, ils ont organisé une chasse aux « woubis ». Une véritable traque qui a perturbé les activités commerciales du soir. Une marche anti-woubi est même improvisée le même soir. Nous avons pu observer des marcheurs entre le terminus 47 et le supermarché Score, à quelques pas du 16e arrondissement de police. Nous n’avons pu constater cependant un mouvement de police tendant à disperser les manifestants qui ont librement contraint les « homo » à fermer magasins et autres lieux d’exhibition. Ils sont pour la plupart dans la coiffure et les salons de beauté. Leurs offres sont d’ailleurs prisées par les jeunes filles qui les préfèrent aux coiffeuses habituelles.
jusqu’à ce lundi matin, leurs magasins restent fermés. Face aux mouvements d’humeur, ces mal-aimés d’un soir s’étaient regroupés par vagues pour organiser leur fuite par taxis-compteurs et Vtc.
La haine sur les réseaux sociaux monte en puissance et il n’est pas sûr de les voir reprendre leurs activités maintenant. « A cause de woubi, on ne gagne plus client », dénonçait un marcheur dans la foule. « A bas les woubis ! A bas les bèhè ! (Autre mot désignés les homosexuels) », scandaient en cœurs d’autres marcheurs. Des internautes dénoncent leur train de vie en raison de grosses sommes d’argent que ces gens à l’orientation sexuelle non ordinaire brassent. Ils sont affublés de tous les péjoratifs dans les commentaires et les personnalités publiques qui tentent de les défendre sont aussitôt violemment rabrouées à travers des commentaires dégradants. Ainsi, le célèbre chroniqueur des plateaux télé Arthur Banga qui a affiché le drapeau symbole de la communauté gay n’a pas été ménagé par ceux qui l’appréciaient.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Commentaires Facebook