Le trafic d’influence politique est une réalité dans de nombreuses sociétés où les politiciens, en particulier les chefs d’État, manipulent les perceptions populaires pour consolider leur pouvoir.
Ils se présentent comme les bienfaiteurs exclusifs des citoyens, faisant croire que chaque projet, service ou infrastructure est un cadeau personnel, alors qu’il s’agit de réalisations financées par l’usage des impôts, des ressources nationales et des dettes contractées au nom des citoyens. Par exemple, l’électrification rurale, souvent attribuée à la générosité du président, est en réalité financée par une contribution visible sur les factures d’électricité de chaque abonné.
Les ministres, nommés directement par les chefs d’État, jouent un rôle clé dans cette propagande, surtout auprès des populations non averties. Ils exagèrent les actions du président, renforçant l’idée que tout émane de sa générosité, occultant ainsi que ces services sont des droits financés par l’effort collectif. Cette manipulation va jusqu’à l’absurde, où des ministres font des « dons » dans les départements d’autres ministres, alimentant ainsi le culte de la personnalité plutôt que de se concentrer sur leurs propres responsabilités.
Cette stratégie transforme l’État en une machine de marketing politique, où les ressources publiques servent à glorifier les dirigeants plutôt qu’à renforcer les institutions démocratiques. Les citoyens, désinformés, en viennent à croire que leur bien-être dépend de la volonté du chef de l’État, et non de leurs propres contributions et des institutions censées les servir.
En fin de compte, ce trafic d’influence sape la démocratie en transformant des droits en privilèges accordés par le bon vouloir d’un homme. Il prive les populations de la conscience nécessaire pour revendiquer leurs droits et pour exiger des comptes, laissant place à une société où le pouvoir repose sur la manipulation plutôt que sur la participation citoyenne.
Tchélé Kobres
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