HIGH-TECH: Après TikTok, l’Union européenne veut désormais la peau de Telegram

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Depuis l’arrestation, le 24 août 2024, du président et directeur général de Telegram, Pavel Durov, les défenseurs de la liberté d’expression crient au scandale. Et à raison. Il est actuellement détenu pour ne pas avoir suffisamment modéré les contenus postés sur sa plateforme de messagerie. Son incarcération est un coup dur pour les géants mondiaux de la tech, qui semblent être devenus la cible de Bruxelles, en particulier, ceux qui ne s’alignent pas sur sa politique de muselage systématique.

Après en avoir fini avec l’application chinoise TikTok, L’UE déroule maintenant son rouleau compresseur sur le mastodonte russe Telegram. Contrairement à TikTok, Telegram n’a absolument rien vu venir de ce qui se tramait car ni son PDG ni sa société ne faisait l’objet de menaces d’arrestation ou de sanction par des institutions européennes. Cette audacité des autorités françaises ne peut donc s’expliquer que par l’isolement de Durov vis-à-vis de Moscou.

Parti de la Russie en 2018 en raison du froid né entre lui et le Kremlin, du fait de l’instauration d’une réglementation qu’il jugeait contraignante pour sa plateforme, Pavel Durov s’établit aux Emirats arabes unis. En effet, Moscou exigeait des plateformes d’une certaine taille que soient maintenus sur le territoire national les serveurs stockant les données de tout utilisateur russe. Aujourd’hui détenteur d’au moins quatre nationalités, dont la russe, la française et l’émirati, le jeune entrepreneur se retrouve dans une situation qui résulte directement de sa décision d’il y a six ans.

Face à l’ampleur des accusations de censure lancées contre Paris, Emmanuel Macron et plusieurs médias occidentaux ont cherché à justifier le caractère légal de cette arrestation. Sauf que celle-ci intervient coup sur coup après les sanctions annoncées contre TikTok, et la lettre d’avertissement envoyée par le Français Thierry Breton (Haut gradé de l’UE) à Elon Musk juste avant son entretien avec Donald Trump. Bruxelles ayant accepté d’intimider le PDG de X pour le compte de Washington, incapable de le faire d’elle-même car limitée par la Constitution américaine.
Pavel Durov, l’homme aux multiples nationalités est actuellement défendu et soutenu par la Russie et les Emirats arabes unis.

Outré à la réception dudit courrier, Elon Musk, qui s’en est aussitôt pris à son bourreau via son réseau social, sait qu’il a toutes les raisons d’être inquiet, surtout, si l’issue de l’élection présidentielle américaine de novembre prochain ne débouche pas sur un retour de Donald Trump aux commandes de la Maison Blanche. Les menaces contenues dans ce courrier incendiaire prendront alors effet avec toute la bénédiction d’une administration dirigée par Kamala Harris.

Pour ce qui est de Pavel Durov, les Emirats arabes unis auraient demandé à la France de mettre tous les services consulaires à sa disposition. Le détenu étant un des leurs, ils disent suivre l’évolution de sa situation de très près. Côté russe, l’ambassade à Paris a également manifesté sa volonté d’aider en vue d’une résolution rapide de l’affaire. Avec l’influence émirati et le pragmatisme russe à ses côtés, le dirigeant de Telegram n’est pas seul et devrait bientôt être relâché.

Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

ARRESTATION DU PATRON DE TELEGRAM : La France se tiers-mondise en matière de liberté de presse

Le donneur de leçons d’hier est pris à son jeu : se considérant comme le pays des libertés et des droits de l’homme, la France commence à tenir la comparaison avec la Russie ou la Chine. Pire, avec certaines démocratures du continent noir. Cherchez l’erreur ! Le pays que préside Emmanuel Macron perd les pédales à cause de sa dégringolade dans plusieurs classements mondiaux où sa chute est inarrêtable.

Le dernier couac en date, c’est l’arrestation en France, donc, avec l’autorisation des plus hautes autorités françaises, du patron et créateur du réseau social Telegram, le Franco-Russe, Pavel Durov. Il n’y a pas un journaliste en France qui ne s’inquiète pas outre mesure de cette triste dérive dont Macron n’en a cure. On ne connaît pas, pour l’instant, les éléments officiels précis qui motivent cette arrestation. Le milliardaire, Pavel Durov, faisait-il l’objet d’« un mandat de recherche » émis par des enquêteurs français ? Motif : sa messagerie, connue pour protéger strictement l’anonymat de ses utilisateurs, servirait-elle de repaire aux escrocs en tous genres, aux trafiquants de drogue, aux cyberharceleurs, à l’apologie du terrorisme et à la fraude ? Il appartient à chaque profession de se préserver. Ce n’est pas à la presse de divulguer ses sources au nom d’un certain intérêt général quand on sait que l’Etat a les moyens de savoir, parfois, et très souvent, ce que lui cache la presse. Pourquoi alors humilier ce Franco-Russe ?

Il y a trois ans, tous les médias russes qui évoluaient en France, furent priés de plier bagages à l’instar de Sputnik, Russia To day, etc. La patronne de la Commission européenne, Ursala von der Leyen, était à la pointe de ce combat montrant la faiblesse d’une Europe qui a, pourtant, tout pour dominer le monde. Mais, qui utilise les méthodes d’une république bananière africaine qui n’a rien d’autre pour se protéger que la censure et l’interdiction.

Les lois qui s’accumulent dangereusement en Europe et en France contre ces réseaux n’offrent aucune garantie de respect absolu de la liberté d’expression, de la liberté de critiquer les décisions politiques et sociales prises par les gouvernants, les agences européennes ou mondiales, leurs ambitions, leurs bilans, leurs décisions, leurs faux-semblants, leurs manœuvres. La loi de 1881 imposait une liberté absolue de la presse et des médias, responsables en cas de conflit devant les tribunaux. Elle a fait consensus jusqu’à aujourd’hui. On sort totalement de ce schéma pour un univers de liberté sous contrôle renforcé. Tout un nouvel arsenal juridique donne au pouvoir non élu de Bruxelles et au pouvoir politique français un outil de censure inédit.

Surnommé Jupiter, appellation qu’il affectionnait, Emmanuel Macron ne l’est plus à partir du moment il a tout faux en économie (endettement de plus de 110% du PIB et déficit public de 5,9% au lieu des 3% autorisés par Bruxelles), en politique (avec sa catastrophique dissolution qui prive la France d’un gouvernement depuis plusieurs semaines), en influence (la France est littéralement chassée de l’Afrique comme une malpropre par des puissances du Sud global), etc, etc. Pour qu’on ne parle plus de ces sujets qui fâchent alors que d’aucuns commencent à voir pondre à l’horizon une élection présidentielle anticipée, le jeune président casse le thermomètre croyant maîtriser la fièvre.
Elon Must, le patron américano-sud-africain de X (ex-Twitter) devrait-il s’inquiéter ?

En 2020, la Loi Avia, députée macroniste d’origine togolaise, avait fait l’unanimité contre elle à cause de sa tentative de bâillonner les médias. On en fut indigné à Afrique Education mais la majorité de Macron au parlement était obèse, inattaquable. Conséquence, elle passa malgré les protestations comme une lettre à la poste avant d’être retoquée par le Conseil constitutionnel. On n’en a plus parlé et sa génitrice disparut du parlement, son renouvellement en 2022 ayant été rejeté par les électeurs qui l’avaient élue en 2017. Voilà que le jeune président revient sur ce fâcheux sujet qui ne va guère améliorer son image.

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