Un pillage d’or orchestré sous forme d’exportations par la France à l’insu des autorités Maliennes
Depuis près d’une décennie, le Mali, l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique, a été victime d’un pillage massif de ses ressources aurifères. Environ 14 000 milliards de francs CFA d’or ont été illégalement exportés du pays sans que les autorités maliennes n’en soient informées. Cette situation, qui s’apparente à un véritable scandale économique, a mis en lumière des pratiques douteuses impliquant la France et ses alliés locaux.
Lors du colloque organisé en juillet 2023 par le Centre d’études et de réflexion au Mali (CERM), les discussions ont révélé l’ampleur de l’exploitation illégale de l’or au Mali. Si le gouvernement malien est le principal bénéficiaire de l’exploitation industrielle de l’or, le secteur artisanal de l’orpaillage, échappant au contrôle de l’État, est au cœur de l’affaire.
Entre 2012 et 2021, le Mali a officiellement déclaré avoir exporté moins de 217 millions de dollars d’or vers les Émirats arabes unis. Pourtant, les chiffres réels dépassent les 25 milliards de dollars. Cette différence colossale s’explique par l’exportation clandestine d’or à l’insu des autorités maliennes, mais ce qui est encore plus troublant, c’est l’implication présumée de la France dans ce trafic.
Des sources locales affirment que, pendant que les forces françaises étaient stationnées à Kidal, elles auraient collaboré avec des groupes touaregs pour extraire et exporter illégalement de l’or malien. Cette région, contrôlée par les Français, était interdite d’accès à l’armée malienne, et même les vols au-dessus de cette zone étaient prohibés. Cette situation a permis à la France de superviser l’extraction et le transport de l’or hors du Mali, loin des radars du gouvernement malien.
Il est donc question d’un pillage qui appelle à des réformes. Ainsi face à l’ampleur du pillage, les participants au colloque du CERM ont émis de nombreuses recommandations pour reprendre le contrôle de l’orpaillage. Ils ont appelé à un encadrement strict de ce secteur, notamment par la création de couloirs d’orpaillage réglementés, la sensibilisation des populations aux lois minières, et la mise en place de centrales d’achat d’or. L’objectif est de garantir que les richesses naturelles du Mali profitent véritablement à la nation et non à des intérêts étrangers.
L’urgence d’une réaction souveraine s’impose pour le Mali, qui aspire à consolider sa souveraineté et à stimuler son développement économique, il est impératif de prendre des mesures fermes pour mettre fin à cette exploitation illégale.
Le pillage de l’or malien par la France est un épisode sombre de l’histoire récente du Mali, mais il peut servir de catalyseur pour une réforme profonde de la gestion des ressources minières. Il est temps que l’or du Mali brille pour les Maliens, dans le respect de la souveraineté et pour le bien-être de tous.
Coulibaly Mamadou, correspondance particulière
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