Les partisans d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) affirment que le bilan de ce dernier à la tête du pays (2011-2024) est inattaquable parce qu’il aurait construit routes, ponts et écoles. Nous préférons employer ici le conditionnel passé parce qu’il y aurait beaucoup à dire sur ces réalisations dont la solidité est fort discutable et pour le remboursement desquelles plusieurs générations devront se saigner.
En tout état de cause, on peut se demander d’où les « ADOrateurs » tiennent la certitude que Ouattara a travaillé mieux que tous ses prédécesseurs et s’ils vivent dans la même Côte d’Ivoire que les Ivoiriens obligés de dormir à la belle étoile ou dans des cimetières depuis que leurs maisons et petits commerces ont été détruits et leurs quartiers, rasés.
Pour nous, non seulement ce bilan est attaquable mais celui qui l’a produit devrait en avoir honte. Pourquoi?
Ouattara avait promis une réconciliation semblable à celle de l’Afrique du Sud où Nelson Mandela travailla avec les Blancs, où les bourreaux reconnurent leurs crimes et exactions contre les victimes devant la Commission « Vérité et Réconciliation » présidée par Mgr Desmond Tutu. A-t-il réconcilié les Ivoiriens? Non. Au contraire, les pro-Gbagbo ont été soit emprisonnés, soit poussés à l’exil. Tous étaient incapables de se soigner parce que leurs comptes bancaires étaient bloqués. En outre, les recommandations faites par les auteurs du rapport de la CDVR qui coûta plusieurs millions au contribuable n’ont jamais été appliquées par lui.
Il avait promis de s’installer et d’envoyer une bonne partie des ministères à Yamoussoukro. L’a-t-il fait? Non.
Il avait promis de construire des logements sociaux? L’a-t-il fait? Non.
Il avait promis de former un gouvernement non pléthorique. L’a-t-il fait? Non puisque, le 4 septembre 2019, on était à 41 ministres et 7 secrétaires d’État.
Il avait fait le serment d’être au service de tous les Ivoiriens? L’a-t-il respecté? Non. Il a plutôt lancé et mis en pratique le concept de « rattrapage ethnique ».
Il avait promis de faire un seul mandat, ce qui signifie qu’il devait s’arrêter en 2015. Après avoir roulé Henri Konan Bédié dans la farine en 2015 et après avoir violé la Constitution en 2020, ne s’apprête-t-il pas à briguer un quatrième mandat?
Il avait promis une gestion transparente et rigoureuse des biens publics. Est-ce le cas depuis que Sarkozy a sorti Gbagbo et l’a installé dans le fauteuil présidentiel? Les voleurs de milliards ont-ils jamais été arrêtés et incarcérés? Non.
Quand on se prévaut d’un bilan inattaquable, on ne craint pas de s’asseoir autour d’une table avec son opposition pour parvenir à un consensus sur le découpage électoral, les listes électorales et la composition de la commission électorale.
On ne peut pas se vanter d’avoir un bilan inattaquable et se rendre en France toutes les deux semaines pour être soigné. Celui qui se soigne chez les autres reconnaît implicitement que les dispensaires et hôpitaux de chez lui sont des mouroirs.
On ne peut pas attribuer un bilan inattaquable à un individu qui, en collant des peines farfelues à ses adversaires, montre qu’il a peur de les affronter dans une élection juste et transparente.
En conclusion, parler de bilan inattaquable, c’est ou bien ne pas connaître la signification des mots, ou bien parler pour le plaisir de parler, c’est-à-dire parler pour ne rien dire.
Jean-Claude Djéréké
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