Ahouman Gaël Lakpa, analyste socio-politique s’est prononcé sur la question de la fraude massive sur la nationalité dont fait face la Côte d’Ivoire depuis quelques années. Selon les chiffres dévoilés par l’écrivain ivoirien, plus de 40 000 personnes auraient obtenus frauduleusement la nationalité ivoirienne. De quoi suscité des inquiétudes. Dans son analyse Il évoque un système profondément défaillant et interpelle quant à l’urgence à revoir « en profondeur le système d’état civil et le processus de délivrance des pièces d’identité » en Côte d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire, à l’approche des élections présidentielles de 2025, traverse une période critique marquée par une révélation majeure : une fraude massive sur la nationalité ivoirienne. Plus de 40 000 personnes auraient obtenu de manière frauduleuse la nationalité ivoirienne. Cette situation soulève des inquiétudes majeures quant à la sécurité électorale du pays et l’intégrité de la liste électorale, qui pourraient être fortement affectées.
« Un système profondément défaillant »
Ce chiffre colossal met en lumière un système profondément défaillant, où la corruption a permis à des individus non éligibles d’acquérir la nationalité ivoirienne. Ces fraudes ne concernent pas seulement l’accès aux privilèges sociaux et économiques du pays, mais elles posent aussi un risque significatif pour la stabilité de la liste électorale. En effet, ces faux citoyens pourraient influencer le résultat des prochaines élections, perturbant ainsi le processus démocratique.
Face à cette menace, le gouvernement ivoirien semble déterminé à réagir fermement. L’instauration récente d’un visa entre la Côte d’Ivoire et le Maroc s’inscrit dans une stratégie visant à contrôler rigoureusement les flux migratoires, et à réduire l’immigration clandestine, souvent à l’origine de ces fraudes. Bien que l’objectif affiché soit le contrôle des mouvements migratoires, cette mesure est également motivée par le besoin d’endiguer la fraude sur la nationalité, afin de protéger l’intégrité des institutions électorales.
La question centrale que soulève cette fraude est son impact sur la liste électorale. Si la fraude est aussi massive qu’indiquée, elle pourrait entraîner la radiation de milliers de noms. Un tel bouleversement aurait des conséquences directes sur la dynamique électorale. Le gouvernement devra non seulement procéder à un assainissement de la liste électorale, mais il devra le faire dans une transparence totale pour éviter tout soupçon de manipulation, d’autant plus dans un contexte où la confiance en les institutions est cruciale.
« Des mesures fortes doivent être mises en œuvre »
Pour faire face à ce défi, des mesures fortes doivent être mises en œuvre. Tout d’abord, il est impératif de renforcer les contrôles aux frontières et de réviser le processus de délivrance des documents d’identité pour éviter de nouvelles fraudes. Ensuite, une campagne de sensibilisation massive sur les dangers de la fraude et l’importance d’élections transparentes doit être lancée pour garantir la participation citoyenne et la paix sociale.
Enfin, il est temps pour la Côte d’Ivoire de revoir en profondeur son système d’état civil. La numérisation des données est une étape essentielle pour mieux contrôler les identités et limiter les fraudes. Cette réforme, bien qu’onéreuse, est indispensable pour garantir la crédibilité des élections et sécuriser l’avenir du pays.
La Côte d’Ivoire se trouve à un carrefour décisif où la gestion de cette fraude massive sur la nationalité pourrait déterminer l’issue des prochaines élections. Seule une réponse vigoureuse et structurée permettra de préserver l’intégrité électorale et de maintenir la stabilité du pays dans cette période charnière.
Ahouman Gaël Lakpa, Analyste Sociopolitique et Écrivain Ivoirien.
Dans Soir Info Jean Kelly KOUASSI
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