Des étrangers étranges

C’est habituellement à l’occasion de la perte d’un parent, d’un ami ou d’un collègue que nous prenons conscience de la fragilité de notre existence et de la vanité des choses.

Ce qui arrive malheureusement, après que l’être cher a été inhumé, c’est que nous recommençons notre course aux choses éphémères (argent, maisons, voitures, titres, postes et honneurs), des choses pour lesquelles nous sommes parfois capables de diffamer, de salir, de trahir, d’empoisonner, voire d’assassiner l’autre, c’est-à-dire celui qui ne pense pas comme nous, celui dont l’aura nous dérange ou celui dont on veut accaparer les biens.

“Sais-tu qui je suis ou à qui tu as affaire”, demandent certaines personnes lorsque vous avez égratigné leur véhicule.

« Tu n’es que poussière, tu n’es que de passage sur la terre, tu devrais, au lieu de bomber le torse, au lieu de te frapper la poitrine, au lieu d’afficher morgue et mépris, penser au moment où tu quitteras ce monde, les mains vides”, nous répond Qohélet.

Nous ne sommes que des étrangers ici-bas. Nous sommes là pour un temps. Cette vérité, nous l’oublions vite. Il faudra attendre un autre deuil pour que chacun se souvienne de nouveau que l’homme est un étranger sur la terre.

Savoir cela et continuer à fanfaronner, c’est cela qui fait de nous des êtres vraiment étranges.

JCD

Photo, Stoneman Willie, un homme momifié depuis 128 ans aux USA

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