Une délégation de Rosatom, le géant russe du nucléaire, a commencé une visite de quatre jours au Burkina Faso, mardi 6 août, pour évaluer un projet de construction d’une centrale dans ce pays peu électrifié.
Le Monde avec AFP
En octobre 2023 à Moscou, les gouvernements burkinabé et russe avaient signé un accord pour la construction d’une centrale nucléaire. Les deux pays se sont rapprochés depuis l’arrivée au pouvoir, en septembre 2022, d’une junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré.
« La délégation de Rosatom est venue échanger sur des aspects techniques permettant de jeter tous les préalables nécessaires pour mettre en œuvre et démarrer la construction de cette centrale », a déclaré le ministre de l’énergie burkinabé, Yacouba Zabré Gouba, à l’issue d’une séance de travail. « Nous fondons beaucoup d’espoir sur cette visite qui va permettre de toucher du doigt les réalités sur les questions d’énergie, mais également sur d’autres aspects qui vont concerner d’autres ministères », dont la santé, l’enseignement supérieur, l’agriculture et l’environnement, a-t-il fait savoir.
« Nous allons tout faire pour exécuter le plus rapidement possible les travaux d’installation de la centrale nucléaire », a déclaré Alexander Renev, ingénieur en chef de Rosatom, sans préciser de date. Le lieu de l’installation de la centrale, « en tenant compte de la sécurité » dans ce pays miné par les violences djihadistes, devrait être évoqué au cours du séjour de la délégation, qui s’achève vendredi, a ajouté M. Renev.
A la fin de 2020, seuls 22,5 % des Burkinabés (67,4 % en zone urbaine, 5,3 % en milieu rural) avaient accès à l’électricité, selon la Banque africaine de développement. « Nous voulons, à travers la solution nucléaire, résoudre une bonne fois pour toutes et dans la durée le déficit énergétique que connaît le Burkina », a déclaré Yacouba Zabré Gouba.
Le Burkina Faso importe une grande partie de son électricité de la Côte d’Ivoire et du Ghana, pays voisins, et en produit une autre partie localement, principalement par énergie hydroélectrique et solaire.
Le continent africain ne compte pour l’heure qu’une seule centrale nucléaire, en Afrique du Sud.
Le Monde avec AFP
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