La Mpox signalée en Côte d’Ivoire et au Kenya: Le point santé hebdomadaire

(Agence Ecofin) – Cette semaine, dans l’actu santé, la Côte d’Ivoire et le Kenya ont signalé de nouveaux cas de mpox, alors que les épidémies en cours se poursuivent en RDC ; le Sénégal réalise sa quatrième greffe de rein ; au Burkina Faso, la baisse la prévalence contraceptive moderne a reculé ; au Nigeria, des complications graves liées à l’hépatite interpellent. Dans le Corne de l’Afrique, le Soudan du Sud fait face à une épidémie d’hépatite E ; tandis que le Soudan est confronté au choléra dans ses camps de déplacés.

Mpox au Kenya, Côte d’Ivoire et RDC

Premier cas au Kenya : en marge de l’épidémie toujours en cours en RDC, le Kenya a signalé son premier cas de mpox cette semaine, dans le district de Taita Taveta (à la frontière avec la Tanzanie). Il s’agit d’un chauffeur de camion long-courrier, voyageant d’Ouganda vers le Rwanda. Selon le ministère de la Santé, l’importance de la vigilance est soulignée, recommandant un lavage fréquent des mains et la minimisation des contacts étroits pour limiter la propagation de la maladie. Bien que la plupart des cas soient bénins, la maladie peut être grave et même fatale. La mpox, également connue sous le nom de « variole simienne », de « monkeypox » ou « variole du singe », est une maladie virale infectieuse qui se transmet par contact avec le sang ou les fluides corporels de personnes ou d’animaux infectés.

Le Kenya, en réponse à la montée des cas en République Démocratique du Congo, a intensifié ses mesures de surveillance et émis des conseils de voyage. Selon les dernières données, la RDC demeure le principal foyer de l’épidémie, avec plus de 8479 cas et 401 décès enregistrés depuis janvier 2024. Les autorités sanitaires kenyanes appellent à une coopération transfrontalière accrue pour contenir la propagation du virus et protéger les communautés locales. Le mpox, causé par le virus de la variole du singe, provoque des symptômes grippaux et des éruptions cutanées douloureuses.
Deux nouveaux cas en Côte d’Ivoire : en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire a confirmé deux nouveaux cas, dans les départements de Tabou et Koumassi à Abidjan. Selon une note publiée le 30 juillet 2024 par le ministère en charge de la Santé, le premier cas concerne un agriculteur de 46 ans résidant à Iboké (Sud-ouest de la Côte d’Ivoire), tandis que le second touche un étudiant de 20 ans vivant à Koumassi Campement (commune de la capitale Abidjan).
Ces cas ont été confirmés par l’Institut Pasteur d’Abidjan et de Dakar, après des analyses de prélèvements biologiques. En réponse, les autorités sanitaires ont activé le Centre des Opérations d’Urgence en Santé Publique (COUSP) et renforcé la surveillance épidémiologique dans les établissements de santé. Une campagne de sensibilisation est également lancée pour informer la population des mesures préventives.

Le Sénégal réussit sa quatrième greffe de rein

Le Sénégal a réalisé sa quatrième transplantation rénale avec donneur vivant, le 27 juillet dernier. Ceci marque un nouveau progrès pour le pays d’Afrique de l’Ouest dans le domaine chirurgical, après trois premières greffes en novembre 2023. L’opération a été menée avec succès à l’Hôpital Militaire de Ouakam par le consortium HALD-HMO, « composé uniquement de professionnels sénégalais exerçant à l’Hôpital militaire de Ouakam », selon un communiqué du ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS). « Cette réalisation, témoignant de la maturation du savoir-faire du Sénégal dans ce domaine, contribue à renforcer la confiance des patients en insuffisance rénale chronique terminale envers le système de santé du Sénégal », ajoute-t-on.

Le Conseil National du Don et de la Transplantation a également salué cette réalisation. Dans la foulée, la structure recommande la mise en place d’un système de financement dédié pour soutenir l’expansion de ce programme de transplantations dans le pays.

Burkina Faso : la prévalence contraceptive en baisse

Au Burkina Faso, la dernière enquête de la plateforme PMA-Burkina Faso révèle une diminution du taux de prévalence contraceptive moderne, tombant de 32% à 28% parmi les femmes en union. Cette baisse, observée entre décembre 2023 et février 2024, rompt avec plusieurs années de progression continue. Selon Dr Georges Guiella, principal investigateur de la plateforme, cette régression est en partie attribuable à la situation sécuritaire instable du pays, qui affecte négativement les services de santé.

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Ceci étant, le taux reste l’un des meilleurs en Afrique de l’Ouest. Les autorités sanitaires prévoient de renforcer les stratégies et la couverture des services pour inverser cette tendance. « Vous savez tous la situation que nous traversons en ce moment. Les résultats auraient pu être pires, mais nous tenons encore. Nous allons revoir nos stratégies », a ainsi indiqué Dr Euphrasie Adjami, représentante du secrétaire général du ministère de la Santé.

Nigeria : des complications liées à l’hépatite dans l’État d’Ondo
Dans l’État d’Ondo au Nigéria, des complications préoccupantes sévères (tels que le cancer du foie) sont signalées parmi les patients souffrant d’hépatites, même ceux présentant une charge virale faible. Cette tendance a été relevée par Prof. Simidele Odimayo, conseiller spécial en santé, lors d’une manifestation pour la Journée mondiale de l’hépatite, le 27 juillet dernier. « Le gouvernement de l’État a remarqué une tendance particulière dans les cas d’hépatite que nous observons ici », a-t-il déclaré. « Les patients avec une charge virale faible de l’hépatite présentent des complications graves. »

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Les autorités locales prévoient des tests approfondis et des traitements gratuits pour mieux comprendre et combattre cette situation. Une campagne de dépistage vise à toucher 3000 personnes, soulignant l’engagement de l’État envers la santé publique. Rappelons qu’il existe 5 principales souches du virus de l’hépatite, selon l’OMS (appelées types A, B, C, D et E). Bien qu’elles provoquent toutes des maladies du foie, elles diffèrent de manière importante, y compris les modes de transmission, la gravité de la maladie, la répartition géographique et les méthodes de prévention. En particulier, les types B et C entraînent des maladies chroniques chez des centaines de millions de personnes et forment ensemble la cause la plus courante de cirrhose du foie, de cancer du foie et de décès liés à l’hépatite virale.
Environ 354 millions de personnes dans le monde vivent avec les hépatites B ou C. Pour les cas dans l’État d’Ondo, il faudra encore déterminer quelles souches du virus sont responsables.

Soudan du Sud : l’épidémie d’hépatite E continue
Au Soudan du Sud, l’État de Unity est en proie à une épidémie d’hépatite E depuis février 2024. À ce jour, la maladie affecte près de 1300 personnes, principalement dans les camps de déplacés de Bentiu et Rubkonta. Si, selon le ministère de la Santé, la majorité des cas sont liés à l’utilisation d’eau contaminée et à l’absence de latrines hygiéniques, le directeur général de la Santé de l’État, Dr Duol Biem, a annoncé que la situation a été déclarée une urgence sanitaire.
Dans la foulée, des mesures de vaccination sont prévues, en collaboration avec les agences de l’ONU. Ce dernier a également indiqué que les travailleurs de la santé du camp de déplacés de Bentiu signalaient de nouvelles infections quotidiennement dans le camp. « Mon message à la communauté est de nettoyer leurs latrines, car nous sommes en saison des pluies, ce qui est particulièrement risqué », a-t-il notamment ajouté. Bien que généralement aiguë, l’hépatite E nécessite une réponse rapide pour éviter des dommages hépatiques durables et des complications supplémentaires. Ses symptômes incluent nausées, vomissements, jaunisse, fièvre et douleurs articulaires.

Soudan : épidémie de choléra au Nord Darfour
Au Soudan, l’État du Nord Darfour signale des cas suspects de choléra dans le camp de déplacés de Zamzam, situé près d’El Fasher. La situation, jugée alarmante, est exacerbée par le conflit prolongé entre les Forces Armées Soudanaises et les Forces de Soutien Rapide, qui a provoqué un effondrement des infrastructures de santé. En effet, le camp fait face à des conditions précaires, sur fond de pénurie d’eau potable, de médicaments et de nourriture. Plus encore, Médecins Sans Frontières (MSF) a rapporté des niveaux alarmants de malnutrition chez les femmes enceintes et les enfants, tandis que la communauté internationale tente d’acheminer de l’aide humanitaire d’urgence.
Quoi qu’il en soit, en avril dernier, une campagne de vaccination a débuté dans plusieurs endroits de l’État. Cependant, un responsable de la santé du Darfour Sud a indiqué à Radio Dabanga que 13 des 21 localités de l’État ne sont pas couvertes en raison de moyens financiers insuffisants. Le même mois, une campagne de vaccination contre la rougeole-rubéole de six jours a ciblé environ 1,3 million d’enfants.

Ayi Renaud Dossavi

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