Côte d’Ivoire : Face à la forte concurrence étrangère l’ordre des architectes recommande le recours aux professionnels agréés

Dans le cadre de sa tribune de débat et déchange sur des sujets clés, l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire dirigée par Jean Claude Coulibaly, a reçu le jeudi 1er aout 2024 Joseph Amon, président de l’ordre des architectes de Côte d’Ivoire (Oaci). Celui-ci était accompagné de son vice-président, le médiatique Koupo Gnoléba. Tous deux ont donné des réponses aux différentes préoccupations des hommes de médias.

Bien sûr la question des effondrements d’immeubles dont Abidjan devient championne ces dernières années n’a pas échappé au nombre des questions traitées. Là-dessus rien de nouveau que le ministère de la Construction, du logement et de l’urbanisme n’ait déjà préconisé. C’est le recours à un architecte ou à un ingénieur conseil pour toutes les constructions à partir de R+3. Pour Joseph Amon, l’administration a élaboré suffisamment de textes pour encadrer la construction. Koupo Gnoléba fera remarquer pour sa part qu’Abidjan a un sol fragile si bien que pour construire, il faut tenir compte des aspects techniques et cela passe par le recours à un ingénieur et à un architecte. Il s’est voulu réaliste en déclarant : « Pour couvrir un territoire comme celui d’Abidjan, il faut amener les gens à créer des structures privées qui vont assurer le rôle de contrôle« . Pour lui, 300 architectes inscrits à l’ordre ne suffisent pas à l’échelle nationale. Sur le sujet, M. Amon a indiqué que seulement 20 % des constructions dans la capitale économique ont eu recours à des architectes contre pratiquement zéro pour l’intérieur du pays. La sensibilisation a donc du chemin à ce niveau.

Dans le développement qui a suivi, Joseph Amon a révélé des problèmes qui minent la corporation et pour lesquels il a invité pouvoir public, professionnels de l’architecture et les usagers des services à agir. C’est le problème des écoles non reconnues qui forment au métier d’architecte et celui des  »signatures de complaisance » en faveur d’architectes non agréés.

De quoi s’agit-il ?

 »Les signatures de complaisance sont en train de gangrener notre corporation », se désole le président de l’Oaci. Il explique que des architectes venus de l’étranger ou non reconnus dans le fichier de l’ordre bénéficient de signatures d’architectes ayant un agrément, moyennant le versement d’espèces d’argent.  »C’est une faute professionnelle grave », prévient-il ajoutant que deux architectes ont déjà été suspendus pour ces faits. Et Joseph Amon de préciser :  »Tous les architectes de Côte d’Ivoire ont un numéro d’agrément. Celui qui n’en a pas, dépassez-le. Nous avons des professionnels qui ont bâti ce pays. Faites-leur confiance ». Joseph Amon s’en est pris également aux écoles qui délivrent des diplômes sans être reconnues ni par l’Etat, ni par l’ordre. Il a donné l’exemple d’une école abidjanaise dont il n’a pas dévoilé le nom. Il a toutefois mis en garde en ces termes : « Attention ! Il faut des écoles reconnues, des diplômes reconnus qui donnent droit à l’inscription à l’ordre avec prestation de serment ».

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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