Chronique : Porte-parolat ivoirien – Le regard critique de Fidèle Goulyzia

J’ai longtemps hésité à écrire ce post pour ne pas qu’il soit perçu comme une attaque personnelle. C’est un euphémisme élégant de le dire. Les sorties de l’actuel porte-parole du gouvernement ivoirien me crèvent le coeur. Réplique gênante au clergé, à Gbagbo, à Bédié, aux Atchans…

Depuis 2011, plusieurs personnalités ont occupé cette fonction délicate. J’ai apprécié la tempérance et l’élégance  de Bruno Koné à cette fonction. Jugé peut-être un peu trop mou, lui-même ne fait pas l’unanimité au sein du parti. À chaque période, ses hommes et ses femmes. J’ai eu de l »admiration pour le bagout de ma consoeur juriste Affoussy Bamba quand elle occupait cette fonction jusqu’à cette formule gorgée de suffisance  lors d’un compte-rendu de Conseil des ministres:  » Compaoré est ivoirien. Un point un trait ».

Mamadou Touré et Anne Ouloto sont encore dans le manteau d’attaquants de pointe du RDR. Le système partisan se nourrit de ce genre de profils qui ont le sens de la répartie et de la formule. J’ai reproché personnellement la communication institutionnelle destructurée,  réactive et sans anticipation sous Laurent Gbagbo. Mais le contexte était bien différent. La Côte d’Ivoire était en guerre. La communication gouvernementale sous Ouattara reste structurée autour du travail remarquable du Centre d’information et de communication gouvernementale doublé de l’extraversion  de ses tentacules parisiens et des officines de lobbies européen et américain. Un échafaudage de communication dont le porte-parolat reste le maillon faible.

Et les Ivoiriens dans tout ça ? Ils observent. Ils n’ont plus envie de se politiser dans le sens noble du terme. C’est-à-dire s’engager de façon citoyenne à avoir un regard critique et constructif sur ceux qui gèrent la Cité. Trop de vies brisées, Trop de carrières brisées dans cette arène d’egos. En attendant, ils sont nombreux à suivre  avec une résignation  éveillée et de l’auto-dérision le Tchapalo Tango des arrogants d’aujourd’hui.

Par Fidèle Goulyzia, Juriste

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