La Côte-d’Ivoire quasi-incapable d’atteindre son autosuffisance en riz: Une honte pour le pays

Un pari quasiment à la portée du gouvernement

En dépit de nombreux atouts naturels que la Côte d’Ivoire possède pour accroître sa production de riz, le pays continue d’importer cette denrée alimentaire de base. Les autorités politiques qui ont pris la pleine mesure de ce problème sont en passe de réussir le pari de couvrir les besoins des populations en riz. Et cela passe par d’ambitieux programmes et réformes élaborées dans le secteur. Le tout pour bâtir une filière rizicole compétitive et durable.

D’AMBITIEUX PROGRAMMES ET RÉFORMES MIS EN ŒUVRE

En 2023, ce sont 1,3 million de tonnes de riz blanchi qui ont été importées pour satisfaire la demande nationale, soit près de 400 milliards FCFA de devise.

Pour inverser cette tendance, le gouvernement déploie sur toute l’étendue du territoire national le Programme de production alimentaire d’urgence (2PAU-CI), en vue réduire significativement les importations des produits alimentaires de base à travers l’augmentation de la production de riz, de maïs et de manioc.

À la date du 14 juin 2024, le programme avait déjà distribué 1 812 tonnes de semences de riz et 16 844 tonnes d’urée. Ces intrants ont bénéficié à 67 464 exploitants.

Kouamé Paulin Adigri, cultivateur à Sakassou, est bénéficiaire du projet 2PAU-CI. « Avant mon champ de riz produisait peu. Les intrants et les semences reçus me permettront de tripler mon rendement », s’est-il réjoui. Et de renchérir : « Je suis fier de contribuer à l’augmentation de la production de riz local ».

A l’instar de ce brave paysan, 800 000 producteurs de riz bénéficieront de l’appui du gouvernement en semences améliorées et en engrais de qualité pour emblaver une superficie de 88 000 hectares.

L’Etat est également à la recherche de financement pour booster le secteur. Une table-ronde sur la Stratégie nationale de développement de la filière riz (SNDR 2024-2030) a été initiée à Abidjan. L’objectif étant de mobiliser 331 milliards F CFA pour soutenir la filière riz.

De plus, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Etat ivoirien veut porter le taux de mécanisation du secteur riz à 30 % à l’horizon 2025 contre 5% en 2022 pour passe d’une riziculture traditionnelle de subsistance à une riziculture de marché.

Sur le plan institutionnel, on note la création de l’Agence pour le Développement de la filière Riz (ADERIZ) afin de parvenir à une production massive et en qualité de cette denrée alimentaire.

D’IMPORTANTES RETOMBÉES SOCIO-ÉCONOMIQUES

Tous les efforts engagés par le gouvernement sont en cohérence avec la vision du Président Alassane Ouattara d’améliorer de façon substantielle, les conditions de vie de ses concitoyens.

Le secteur du riz est source d’opportunités. Il contribue à la création d’emplois, à la réduction de la pauvreté, à maintenir les populations rurales en place, etc.

Makoura Koné, membre d’une coopérative rizicole à Boundiali témoigne : « La culture du riz nous a fait sortir de la précarité. Personnellement, je peux désormais me prendre en charge et aider mon mari à scolariser nos progénitures ».

« Une production massive du riz aidera la Côte d’Ivoire dans sa quête de la souveraineté alimentaire et devrait permettre de réduire le coût sur les marchés, boostant ainsi le pouvoir d’achat des ménages », souligne un sociologue qui a requis l’anonymat.

La production nationale de riz est passée de 550 000 tonnes en 2011 à 1,4 million de tonnes en 2023. Les indicateurs sont au vert. La volonté politique existe. Le gouvernement veut assurer l’autosuffisance en riz d’ici à 2027 et à faire du pays un exportateur de riz d’ici 2030. Et ce challenge est tenable.

CICG

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