Désordre urbain: Attention aux exactions et à la barbarie

La volonté de combattre ce qu’il est convenu d’appeler « le désordre urbain », dans le district d’Abidjan, n’est assurément pas un fait nouveau en soi. Plusieurs fois déjà, l’on a vu des descentes inopinées effectuées dans les rues, par des agents de la police nationale et des polices municipales, pour mettre fin aux ventes ambulantes, aux installations anarchiques d’échoppes mal famées sur les trottoirs des grandes artères, à la mendicité ambiante, etc.

L’on ne peut assister à l’entrée en action de cette brigade sans exprimer quelques appréhensions, portant notamment sur l’honnêteté dont ses agents doivent faire preuve au quotidien, en évitant de se faire soudoyer…

Mais cette fois, l’engagement de venir à bout de toutes ces pratiques considérées inappropriées en ces lieux, est exprimé avec plus de détermination collective et une bien meilleure organisation dans l’action. La mise sur pied d’une brigade d’intervention de 295 personnes, composée d’agents de police municipale émanant des 13 communes constitutives du District d’Abidjan et d’éléments de la police nationale l’atteste bien. Tout comme le fait d’avoir confié le commandement de ladite brigade à un officier de police, qui dispose aussi d’un adjoint. C’est tout dire sur la persuasion qui s’en dégage et à laquelle une fraction non négligeable de la population s’est montrée si bien réceptive.

Les premières images télévisées de leur présence sur le terrain, donnent à voir des attitudes plutôt agressives, très intimidantes à l’égard des déguerpis

Pour autant, l’on ne peut assister à l’entrée en action de cette brigade sans exprimer quelques appréhensions, portant notamment sur l’honnêteté dont ses agents doivent faire preuve au quotidien, en évitant de se faire soudoyer pour ainsi favoriser la pérennité de certaines de ces pratiques à des endroits des communes où le regard critique de l’autorité n’accède pas bien souvent. Ce qui fera alors croire, ici et là, que d’aucuns sont autorisés à transgresser l’interdit et d’autres non. Il y a aussi la courtoisie qui doit caractériser les actions de cette brigade, afin d’éviter les abus, les barbaries, les exactions et atteintes à la dignité des personnes concernées par ses interventions. Les premières images télévisées de leur présence sur le terrain, donnent à voir des attitudes plutôt agressives, très intimidantes à l’égard des déguerpis, dont plusieurs demeurent encore très mal informés, ou pas du tout, sur le bien- fondé de l’opération.

Il faut du temps et la persévérance qui va avec, mais tout en demeurant ferme, pour venir à bout de ce désordre urbain, que l’on a, par simple laxisme, laisser faire pendant de longues années.

Ces craintes qui taraudent légitimement du reste l’esprit de nombre d’observateurs sont d’autant plus justifiées que désormais, rentrent en ligne de compte des actes aussi malsains que le fait de se soulager de ses urines en pleine rue, au pied des murs, des arbres, dans les caniveaux et avaloirs publics. Et le fait de bâtir des habitations, fussent-elles en dur ou pas, sur des sites non constructibles.

C’est tout dire sur l’absolue nécessité pour les 295 agents commis à cette tâche, d’user de méthodes plus souples de persuasion et d’incitation au changement visé. Pour ainsi éviter tout dérapage susceptible d’entacher voire de compromettre l’efficacité de cette opération. Les résultats positifs, surtout souhaités durables, que l’on en attend, ne sauraient être obtenus dans l’immédiat, à l’issue de quelques interventions musclées. Il faut du temps et la persévérance qui va avec, mais tout en demeurant ferme, pour venir à bout de ce désordre urbain, que l’on a, par simple laxisme, laisser faire pendant de longues années.

Moussa Ben Touré
Lebanco.net

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