Adjamé Village, notre point de vue

« Nous sommes extrêmement enthousiasmés par toutes les initiatives visant à favoriser le développement de la côte d’ivoire.Cependant, sur le plan de la forme, il y a beaucoup à revoir. »

En fait, on ne peut pas s’élever sans détruire nos ressources. De la même manière, il est impossible de progresser sans faire des concessions…

Il est également compliqué d’améliorer les conditions de vie de la population sans avoir à l’affecter en partie.

En somme, on ne peut pas faire des omelettes sans casser les œufs.
On considère que les omelettes représentent le développement et les œufs le prix à payer pour améliorer les conditions de vie.

Cependant, dans quelles conditions avons-nous utilisé nos ressources ?

Comment avons-nous détruit les œufs de ceux qui devaient payer le prix (les populations deguerpies) pour satisfaire la majorité (le district d’Abidjan)?

C’est seulement la forme qui est problématique. Sinon , nous n’aurions pas observé toute cette violence lors du déguerpissement de nos parents.

Différentes versions nous ont été exposées. Qu’en est-il réellement ?

Qu’est-ce qu’il faut donc retenir de cette situation ?

Au regard des différentes versions, il est clair que la population d’Adjamé Village avait été informée des initiatives de développement envisagées par l’État de Côte d’ivoire.

Par ailleurs, il convient de noter que dans un contexte similaire, nous disposons de deux types de populations (allogènes et autochtones).

Les réactions sont donc différentes d’une population à une autre .En ce qui concerne les allogènes qui louent des locaux pour y faire des affaires ou y vivre, il n’y a véritablement pas de problème réel. Ils ont la possibilité de se rendre dans d’autres endroits à leurs propres frais.

Pour preuve, l’établissement bancaire « Sib », situé à proximité de la mairie d’Adjame, a été informé de cette situation et a quitté les lieux en 2020.

Toutefois, la réaction des allogènes ne doit pas être confondue à celle des propriétaires des terres (autochtones). La deuxième frange de la population, bien que connaissant les actions de développement de l’État, des démarches en collaboration avec le gouvernement devraient aboutir à une indemnisation des familles impactées par le projet du 4e pont.

Ces démarches ont-elles été rigoureusement suivies ?

Les conditions du dédommagement ont-elles été scrupuleusement respectées?

Selon nos observations et investigations nous pensons que toutes les familles concernées par cette situation n’auraient pas été pleinement satisfaites .

Et il resterait encore de nombreuses démarches à accomplir à leur endroit afin de définitivement les soulager .

Est-il possible pour l’État de créer un cadre de concertation avec chaque famille (au nombre de 68 familles, il semblerait) afin de soutenir ceux qui n’ont pas réellement bénéficié de la compensation ?

S’il s’avère qu’il leur a été attribué un montant , comment cette somme a-t-elle été répartie ?

Le fonctionnement administratif est une continuité. Ne serait-il pas utile d’élucider la réponse à ces différentes ces questions afin de situer les responsabilités?

Il est évident que si l’exécution des projets, dans la forme ne respecte pas une bonne démarche ,

l’effet inverse est produit et les populations interpréteront de façon erronée les actions du gouvernement.

Bien sûr, les projets visent à améliorer nos conditions de vie, mais il est essentiel au préalable de se mettre d’accord sur la façon dont les projets devront aboutir.

Si vraiment la forme avait été respectée, nous n’aurions pas vu toutes ces images de tension observées lors du déguerpissement.

Il existe de nombreux points à revoir dans la démarche des déguerpissements pour éviter à l’avenir de causer de la souffrance à nos populations.

C’est l’opportunité pour nous,de faire part de notre compassion envers toutes ces populations qui sont touchées par ces projets de développement.

Pour terminer,nous avons confiance en nos dirigeants et sommes persuadés que toutes les actions seront entreprises pour soutenir sans exception toutes les familles .

OMONON JEAN

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