Côte-d’Ivoire: Une définition du PIB pour faciliter les endettements ?

Jean-Baptiste PANY @jean_pany
C’est ce que semble indiquer le DG des impôts. Mais en réalité le problème de la Côte d’Ivoire est plus complexe et prend appui sur la définition du PIB retenu. Celui-ci a été écrit pour lever la dette, comme unique alternative pour compenser les contre-performances fiscales. En effet plus le PIB est élevé, plus il conforte la marge d’endettement de 70% du PIB. En conséquence le PIB considère aussi les revenus :

-d’une part, de diverses activités sous fiscalisées (secteur informel , 40 à 51% du PIB), au grand bonheur des infaillibles;

-d’autres part, des activités non fiscalisées (prostitution et de la drogue, par exemple).

Cela se traduit par un taux de pression fiscale oscillant entre 12 et 14% au mieux, aggravé par la pression de la fraude et de la corruption (1000 à 1400 FCFA Mrds). Alors que les dépenses totales de l’Etat sont à 25% du PIB à cause du train de vie élevé de l’Etat. C’est dire que le manque a gagner fiscal est de 6 à 8% du PIB comparé à la norme communautaire de 20% , et de 11 à 13% du PIB comparé aux dépenses de l’État (25% du PIB).

Le DG des impôts et le Ministre en charge de la question semblent négliger cette situation, sans doute parce que le recours facile à la dette communique cette attitude irresponsable. Le PIB semble donc avoir été défini pour servir une ambition d’endettement comme unique alternative de financement en dehors de la fiscalité. Par ailleurs la fiscalité de porte (douane) semble être privilégiée aux impôts internes, alors que les droits de douane devraient être instrumentalisés à des fins de compétitivité internationale. Ceux-ci tendent ainsi à pénaliser l’économie interne. En conséquence la spirale de la contre-performance fiscale tend à se poursuivre. L’on tourne en rond…

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