En meeting à Bonoua Gbagbo « ouvre les bras » à l’opposition pour faire barrage à Ouattara en 2025 son plaidoyer pour une Cni gratuite

Pour son premier meeting d’après investiture par le Ppa-Ci comme candidat à la présidentielle 2025, Gbagbo Laurent était à Bonoua en pays Abouré, le 14 juillet. Ce déplacement était à la fois symbolique, historique mais aussi un défi politique. Bonoua chez Simone Gbagbo se devait de relever le défi de la mobilisation. Comment après leur divorce conjugal, les Abouré de Bonoua allaient accueillir l’opposant résistant mais aussi l’ancien beau-frère ? La réponse à cette question était objet de curiosité. Et le moins que l’on puisse dire, est que la place Kadjo Amangoua a refusé du monde. Des militants et sympathisants sont venus de tout le sud Comoé et d’Abidjan pour dire à Gbagbo que la flamme reste toujours allumée et que rien ne peut les refroidir dans leur ardeur militante.

Arrivé peu avant 16h GMT, flanqué d’une resplendissante Nady Bamba, son épouse, Laurent Gbagbo s’est adressé à son auditoire au terme des rites protocolaires et des discours des responsables locaux du parti. Il était 17 heures. Il a servi un discours relativement bref, séquencé, entre critiques, proposition et plaidoyer.

Il a, d’entrée de jeu, déclaré être venu saluer Bonoua qui a souffert de son soutien à sa politique. Une ville qui à l’image de son leader historique Kadjo Amangoua, se révèle résiliente. Il a salué d’anciens camarades de lutte et s’est souvenu de son premier meeting après l’accession au multipartisme, le 14 juillet 1990. Ce jour-là, raconte-t-il, le meeting avait été gâché d’autorité par un sous-préfet aux ordres, un certain Coulibaly que Gbabo dit avoir retrouvé plus tard à Korhogo quand il était au pouvoir. « On a rigolé et il m’a offert des pintades », se souvient Gbagbo. Dans son adresse, il s’est fait offensif sans être excessif quand il déclare au pupitre : « Il faut que nous nous arrangions pour que ce gouvernement ne soit plus là en 2025 ». Et pour que cet objectif ainsi fixé se réalise, Gbagbo a appelé à une union d’actions de l’opposition. « J’ouvre les bras à tous les hommes politiques… J’ouvre les bras et je les attends mais attention, il ne faut pas essayer de faire la roublardise avec nous. On ne me roule pas », a lancé Laurent Gbagbo dans un discours où il n’a pas prononcé le nom de Simone son ex épouse, originaire de la localité même quand il évoque ses amis historiques comme Mathias Aka militant de première heure du Fpi, son ancien parti.

Laurent Gbagbo s’est également ému de la non-gratuité de la carte nationale d’identité (Cni). « Il faut aller aux élections et les gagner mais il faut des gens identifiés. (…) Entre 2000 et 2010, j’avais fait faire gratuitement les Cni parce qu’on ne peut pas demander à un citoyen de payer sa citoyenneté. Je demande à l’Etat de faire un effort financier pour nos frères les plus pauvres. On l’a déjà fait et ça n’a pas tué le pays. Je plaide donc pour une Cni gratuite », a défendu l’ex président ivoirien passé à l’opposition.

Il a fustigé la cherté de la vie avec l’humour qu’on lui connaît. Il décrit que, autrefois, si on pouvait se promener chez les vendeuses d’attieké pour recevoir des bouchées de « goûter voir », aujourd’hui ce n’est plus le cas, l’attiéké étant devenu un aliment de luxe. « La vie est chère », a décrié Gbagbo invitant les populations à « bien regarder pour voter ».

Ce premier meeting s’est déroulé sans incident majeur. Toutefois, peu après la clôture de son discours, une coupure d’électricité est survenue, semant l’obscurité dans toute la ville ainsi que dans d’autres villes du pays comme Abidjan pendant une bonne heure.

SD de retour de Bonoua

sdebailly@yahoo.fr

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