Cette histoire, celle de David et Goliath, est connue dans les récits bibliques. À l’aide de sa fronde, un jeune berger nommé David, terrassa, d’un coup de pierre au cours d’une bataille, un géant appelé Goliath, qui reçut cette pierre au front et en mourut net.
À la tête d’une armée, ce géant venait constamment semer la terreur au pays de David. C’est à force de l’avoir vu faire ainsi tant de malheurs, que le jeune berger, révolté, quitta ses chèvres et moutons dans les collines, pour descendre dans la plaine et y affronter le géant et son armée, qui s’en allaient encore au massacre des paysans.
On craignait pour lui, car ce n’était encore qu’un jeune homme imberbe, et sans expérience de la guerre. Goliath lui-même, en voyant David le défier, se moqua de lui en pensant n’en faire qu’une bouchée sous son talon.
Or, David maîtrisait le moyen d’éloigner, et même vaincre, d’une pierre lancée à la fronde, les lions et autres grands fauves prédateurs des montagnes et collines, qui tentaient de tuer et emporter ses agneaux et chevreaux.
C’est par cette technique artisanale de la défense, dont se riait Goliath, qu’il fut vaincu par David, de façon inattendue, et l’armée qui comptait sur le géant, s’était alors rapidement dispersée loin de son énorme masse étendue inerte au sol. Et ce fut la victoire du jeune berger et de son pays.
C’est une histoire à ne pas sous-estimer en politique. L’opposant communiste ivoirien de longue date, Gueu Droh, avait l’habitude de dire en Côte d’Ivoire, qu’un petit serpent est un serpent, dangereux comme l’est le grand serpent. Il faisait simplement allusion à la percée inattendue d’un opposant politique jugé sans grand intérêt dans le pays.
C’était face à une classe politique française aguerrie et rodée, mais vieillie et lessivée, qu’un jeune nouveau venu, Emannuel Macron, parvint au pouvoir en 2017.
C’est dans ce même élan, que le duo de jeunes hommes politiques sénégalais, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, ont pris le pouvoir, à la suite de Macky Sall…
Ces succès politiques des jeunes David n’auraient pas été possibles dans leurs pays, s’ils n’étaient pas ces David, munis de leur fronde : l’audace.
Mais si ces David apparaissent sur la scène politique, c’est bien parce que les pères politiques ont failli, ou ne sont plus à même de continuer à incarner l’avenir. Le David biblique avait ainsi supplanté en audace le faible et rusé roi Saül.
Simon Bolivar, le révolutionnaire vénuzuélien, qu’on appelait « el Libertador », a dit ceci : « Les grandes révolutions font elles-mêmes apparaître les hommes aptes à les mener à bien ».
Ainsi en a été de la grande révolution socialiste menée à Cuba, par Fidel Castro, au côté de qui, le monde a découvert le non moins célèbre Argentin Ernesto Che Guevara. De même que la révolution de velours, à Prague, en Tchécoslovaquie, du temps de Vaclav Havel.
Les révolutions politiques, qui marquent l’Histoire, sont celles qui mettent toujours d’audacieux David, face à de terribles Goliath. Mais le fait arrive, quand ceux qui sont Goliath à la tête des pays, ne font plus le poids sur la scène politique.
Un prince au pouvoir doit s’en souvenir, et ne pas tomber dans le reniement dont fut victime un autre roi cité dans la Bible : Nabuccodonosor.
C’est, une nuit, au cours de son dîner toujours festif et orgiaque, alors de pauvres gens mouraient de faim dans son pays, que ce roi décevant fut déchu : une main étrange, sortie de nulle part, avait écrit sur un mur en face du roi, les mots enflammés, prédisant sa chute…
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