Dans un discours « aux forces vives » du pays, le capitaine – président dénonce l’établissement de bases françaises qualifiées de « centre des opérations des terroristes », en Côte-d’Ivoire et au Bénin.
Le Monde avec AFP
Le chef du régime militaire au pouvoir au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, s’en est pris, jeudi 11 juillet, à ses voisins ivoirien et béninois, les accusant de vouloir déstabiliser son pays, dans un contexte de tensions diplomatiques en Afrique de l’Ouest.
Dans un discours de plus d’une heure trente aux « forces vives » du Burkina Faso, le capitaine Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, a déroulé les grandes orientations qu’il veut donner au pays pour les cinq prochaines années.
Sur le volet diplomatique, il s’en est pris aux « impérialistes », accusés de vouloir piller et déstabiliser le Burkina Faso mais aussi à certains de ses voisins ouest-africains. « Nous n’avons rien contre le peuple ivoirien, mais nous avons quelque chose avec ceux qui dirigent la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé, assurant qu’Abidjan hébergeait « un centre d’opérations pour déstabiliser » le Burkina. « Nous vous montrerons des preuves physiques » a-t-il ajouté.
Le capitaine Traoré qui a fait de la souveraineté de son pays un point cardinal de sa gouvernance, tournant le dos à la France, reproche notamment à la Côte d’Ivoire d’être encore un allié de Paris. Jeudi, il a également critiqué le Bénin, assurant que son voisin hébergeait « deux bases françaises », dans sa partie nord.
Je demande pardon à mes frères ivoiriens pour l'offense, le dénigrement et la division que crée l'#AES et notre président IB
Je demande pardon, à mes frères béninois, pour la virulence et le colonialisme de notre président IB#RCI #cotedivoire #BurkinaFaso #Benin #Mali pic.twitter.com/8JF8ZLKMTj
— Ayme Ouedraogo (@AymeOuedraogo) July 11, 2024
Selon lui, ces bases seraient un « centre des opérations des terroristes » qui frappent régulièrement le Burkina Faso. Ces accusations, rejetées par Paris et Cotonou, avaient déjà été formulées plus tôt cette année par le premier ministre du Niger, Ali Mahaman Lamine Zeine.
« Exploiter nous-mêmes nos minerais »
Le Burkina Faso forme avec ses voisins, le Niger et le Mali, eux aussi dirigés par des régimes militaires et ciblés par des groupes djihadistes, une confédération baptisée Alliance des Etats du Sahel (AES). Ils ont quitté en janvier la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Dans son discours de jeudi, prononcé sans note et sous les acclamations des « forces vives » réunies dans le Palais des sports de Ouagadougou, le capitaine Traoré a évoqué d’autres domaines et notamment le secteur minier. « Nous allons récupérer nos permis d’exploitation et exploiter nous-mêmes nos minerais », et notamment l’or, a-t-il lancé.
Il a également souhaité « recadrer la communication », autour du Burkina Faso. « Vous pouvez ne pas m’aimer mais vous devez aimer votre pays. Nous n’allons pas permettre à des Burkinabés de communiquer contre le Burkina Faso », a-t-il déclaré.
Fin mai, le Burkina Faso avait adopté une charte permettant au régime militaire de rester cinq ans de plus à la tête du pays.
Le Monde avec AFP
Face aux très graves accusations portées contre la Côte d’ivoire et le Ghana par le Capitaine putschiste Burkinabé Ibrahim Traoré, pour des tentatives de déstabilisation du Burkina, la loi du silence ou l’omerta adoptée par la Côte d’Ivoire n’est pas la bonne solution. Contrairement à la Côte d’Ivoire, le Bénin a répliqué sèchement et vertement à ces accusations graves en les rejetant à travers un communiqué officiel publié par les grands médias internationaux. Quant à la Côte d’Ivoire, c’est un silence radio troublant. Aucune réaction officielle ou un communiqué pour rejeter en bloc ces accusations farfelues et saugrenues. Surtout que ce n’est pas la première fois que ce Capitaine putschiste porte des accusations graves conte la Côte d’Ivoire pour des actes de déstabilisation du Burkina. Il est grand temps pour le gouvernement Ivoirien de répondre sèchement à ce vaurien et vindicatif Capitaine Ibrahim Traoré. Parce que l’attitude silencieuse de la Côte d’Ivoire peut semer des doutes dans certains esprits Ivoiriens et Burkinabé quant à la véracité des graves accusations du Capitaine putschiste Burkinabé. Ces doutes ne feront que saper la bonne entente et la cohabitation pacifique entre les peuples Ivoiriens et Burkinabé. Merci.