F1 / Après 57 courses sans victoire – Le retour du King «Sir Lewis»

« C’est la plus grande émotion que j’ai jamais connu » Après 57 courses sans victoire, « Sir Lewis » est de retour. Ce come-back, il le doit également à son équipe : « Il y a eu des jours où je ne me sentais plus assez bon depuis la fin de 2021, mais j’ai su me relever.

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Lewis Hamilton (Mercedes), le générateur d’émotions

Julien Pereira

De son propre aveu, Lewis Hamilton a décroché la plus belle victoire de sa carrière dimanche, au Grand Prix de Grande-Bretagne. Le septuple champion du monde revient de très loin, deux ans et demi après le cruel final de la saison 2021 à Abu Dhabi. À 39 ans, le Britannique gagne moins mais il décuple les émotions et distribue les formidables leçons de vie.

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C’est parce que quatre années nous séparent d’elles que l’on a fini par oublier le sentiment que nous procuraient les années de domination de Lewis Hamilton. Entre-temps, Max Verstappen a repris le flambeau et on sait que l’on s’est parfois lassé, comme ce fut le cas avec le septuple champion du monde, même s’il faut aussi savoir apprécier la manière avec laquelle ces deux hommes, et leurs équipes, ont été capables de flirter avec la perfection.

Mais qu’importe. Lewis Hamilton a cela de particulier qu’il est un immense générateur d’émotions. Peut-être est-ce le privilège de son âge, 39 ans, et de son expérience, incommensurable, ou simplement le cheminement d’un surdoué égocentrique devenu un homme modèle.

Hamilton : « Il y a eu des moments où je pensais ne plus être assez bon »Hamilton : « Il y a eu des moments où je pensais ne plus être assez bon »

Le « King » ne gagnera probablement plus jamais des Grands Prix en grappes comme il l’a fait durant six ans. À l’échelle de sa carrière, d’un strict point de vue comptable, la victoire qu’il a décrochée dimanche, chez lui à Silverstone, n’est presque rien. C’est un 104e succès baigné dans un océan d’innombrables accomplissements. C’est ainsi et c’est tant mieux. Hamilton ne fait plus de grands tableaux. Il fait de petites œuvres avec grandeur.

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L’homme encore plus grand que le pilote

En ce sens, la manière avec laquelle il avait encaissé le choc du Grand Prix d’Abu Dhabi 2021 était déjà mémorable. Ses premiers mots post-traumatiques furent d’une dignité absolue, son attitude envers celui qui l’avait battu fut exemplaire. Il n’y avait rien à jeter. Et tout à admirer, simplement, et apprendre.

Dimanche, aux abords du circuit de Silverstone ou devant son téléviseur, il fallait remarquer les exploits du pilote, brillant sous la pluie pour passer l’excellent George Russell, clairvoyant pour passer les bons pneus aux bons moments, et en maîtrise pour garder Max Verstappen à distance après avoir gentiment éconduit son ingénieur, Peter Bonnington, un peu trop bavard à la radio.

Il fallait surtout s’émerveiller devant la formidable leçon de vie qu’il a délivrée en franchissant la ligne d’arrivée. Il y a deux ans et demi, à 5500 kilomètres de là, le septuple champion du monde s’était forgé une carapace épaisse pour supporter le poids d’un final d’une infinie cruauté pour lui. Il n’y avait pas eu une larme en public. Et plus de son ni d’images durant les semaines qui ont suivi.

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Il y a eu des jours où je n’arrivais simplement pas à me lever du lit

Dimanche, au bout d’une course que Toto Wolff a très justement comparée à un conte de fées, il y avait tout. L’émotion pure d’un géant revenu de très loin, d’abord : « Depuis 2021, il y a eu des moments où j’ai pensé que je n’étais plus assez bon, a-t-il révélé par la suite. J’ai eu du mal. Il y a eu des jours où je n’arrivais simplement pas à me lever du lit. […] Mais je me bats tous les jours avec la volonté de m’entraîner, de me battre et de programmer mon esprit pour atteindre mes objectifs. »

Il y a eu la fierté d’un citoyen devenu idole de son pays face à une foule en furie. Et, surtout, celle d’un fils trop submergé pour ne pas fondre en larmes dans les bras de sa maman, puis par deux fois dans ceux de son papa, dont les sacrifices ont été si nombreux pour l’amener là.

« Je sais pertinemment que je ne pourrais pas faire ce que je fais sans les fans du monde entier et ceux du Royaume-Uni, ici, a confié le Britannique entre deux sanglots. Et mon père… il m’a offert mon premier casque où j’ai grandi, à Stevenage. » Il y a bien longtemps que Hamilton ne grandit plus. Mais il n’a pas fini de s’élever.

Avec Eurosport

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