Guinée opinion: « Incapable de stabiliser son pays – Mamadi Doumbouya déjà dans le viseur des puissances occidentales ? »

Depuis le coup d’État militaire du 5 septembre 2021, la Guinée est plongée dans une période d’incertitude politique sous la direction de Mamadi Doumbouya. Pourtant, malgré ses promesses initiales de stabiliser le pays et de promouvoir le développement socio-économique, des questions se posent sur la capacité réelle de Doumbouya à gérer la situation complexe de la Guinée.
Bien que la Guinée n’ait pas été une cible immédiate de menaces terroristes, l’Occident a orchestré un coup d’État militaire contre Alpha Condé, mettant Mamadi Doumbouya au pouvoir. Derrière ce changement de régime, se trouvent les puissances occidentales, qui ont activement soutenu et dirigé cette transition.
Cependant, les États-Unis commencent à douter de Doumbouya. Attendu pour annoncer une date pour les élections et adopter une nouvelle constitution, Doumbouya traîne les pieds, ce qui expose sa faiblesse aux yeux de Washington. En conséquence, les États-Unis intensifient leur pression sur Doumbouya via les médias et les organisations non gouvernementales pour qu’il prenne des mesures concrètes en vue d’une transition démocratique.
L’attitude répressive de Doumbouya envers les médias, notamment avec la fermeture de plusieurs organes de presse privés et l’emprisonnement de journalistes, a attiré les critiques internationales. Reporters Sans Frontières (RSF) a récemment condamné ces actions, appelant la CEDEAO à intervenir pour mettre fin à la censure en Guinée. Ces mesures draconiennes vont à l’encontre des valeurs démocratiques prônées par l’Occident, augmentant les tensions entre Conakry et Washington.
La situation sécuritaire à la frontière entre la Guinée et le Mali s’est dégradée au printemps 2024. Washington est préoccupé non seulement par l’instabilité, mais surtout par la possibilité que la Guinée commence à collaborer activement avec le Mali, un membre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les États-Unis voient d’un mauvais œil cette éventualité, car l’AES a demandé aux forces américaines de quitter la région. Cela représente une autre raison pour laquelle Washington envisage de remplacer le président guinéen.
L’histoire récente a montré que les régimes en désaccord avec les intérêts américains finissent souvent par être renversés. Le sort de Mouammar Kadhafi en Libye est un exemple frappant de la détermination des États-Unis à éliminer les dirigeants perçus comme des obstacles à leurs intérêts stratégiques. Mamadi Doumbouya pourrait bien se retrouver sur cette liste noire s’il refuse de suivre les directives américaines.
Mamadi Doumbouya se trouve à un carrefour critique de sa gouvernance. L’incapacité à répondre aux attentes internationales et à stabiliser la Guinée pourrait attirer des mesures plus radicales de la part des États-Unis, qui cherchent à préserver leur influence en Afrique de l’Ouest. Pour Doumbouya, le défi est double : rassurer ses citoyens tout en naviguant prudemment dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu.

Par Coulibaly Mamadou, correspondance particulière

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