L’Intelligence Artificielle Générative (IAG) et la Francophonie – Les Propositions du Professeur Lazare Poamé

Le Professeur Lazare Poamé, éminent Titulaire de la Chaire UNESCO de Bioéthique, a pris part au 1er Colloque du Réseau de Recherche Francophone sur l’Intelligence Artificielle (ReFIA) qui s’est tenu à l’Université Polytechnique de Bucarest, en Roumanie les 25 et 26 juin 2024. Cet évènement a été une occasion unique pour les participants de se pencher sur des questions importantes : «Quels sont les apports de la Francophonie scientifique à l’intelligence artificielle générative et comment l’IA générative enrichit-elle la francophonie scientifique ? »

À cette occasion, le Professeur Lazare Poamé a fait une intervention mémorable sur le thème : « Éthique et gouvernance de l’Intelligence Artificielle Générative dans la Francophonie ».

Il a appelé à des actions concrètes pour une gouvernance éthique de l’IAG, soulignant l’importance de l’enseignement de l’éthique de l’IA dans les universités francophones. La mise en œuvre de la Recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’IA est également, selon lui, essentielle pour garantir un usage responsable et bénéfique de ces technologies.
Dans sa conférence, le Professeur Lazare Poamé a mené une réflexion approfondie sur l’évolution des technologies ayant abouti à l’avènement de l’Intelligence Artificielle et à l’Intelligence Artificielle Générative (IAG) que celle-ci intègre. Il a exploré deux axes principaux : l’héritage intellectuel de la Francophonie face à la problématique de l’IA et les problèmes éthiques liés aux applications des systèmes d’IA intégrant l’IAG.

Le Professeur Lazare Poamé a rappelé que la Francophonie dispose d’un riche héritage intellectuel qui permet de concilier l’exigence éthique et la recherche d’efficacité technique. Il a mis en lumière la vision systématique de la technique, développée par des penseurs tels que J. Ellul et G. Hottois et perceptible dans la définition de l’IA adoptée par l’UNESCO. Il a également mis en lumière l’idée d’une culture technique drapée du manteau de ce qu’il a appelé ’’instrumentalisme anthropologiste critique’’.

L’IAG, a-t-il expliqué, ’’est un sous-système de l’IA dont la capacité à produire des données nouvelles la pose comme une intelligence artificielle artificiellement augmentée. Elle a la particularité de se démarquer de la reproductibilité qui caractérise l’IA classique en générant de nouveaux contenus à partir de la transformation intelligente et originale des données existantes’’. Ce potentiel impose des défis éthiques et techniques uniques qui nécessitent une réflexion approfondie et une gouvernance axée sur des valeurs éthiques solides.

Abordant la question de l’éthique de l’IA, le Professeur Lazare Poamé a relevé les problèmes éthiques tels que les biais algorithmiques, la confidentialité des données et la déresponsabilisation humaine face aux décisions des machines. Plus spécifiquement, en ce qui concerne les problèmes éthiques de l’IAG, il a souligné, entre autres, le risque qu’il y a de promouvoir un “fast-food intellectuel” et la difficulté de préserver l’intégrité des systèmes d’évaluation académique à l’ère de la prolifération des nouveaux outils tels que ChatGPT.

L’intervention du Professeur Lazare Poamé au colloque du ReFIA, réseau initié par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), marque un moment important dans le débat sur l’éthique de l’IA au sein de la Francophonie. Ses propositions contribuent à tracer une voie vers une gouvernance éthique et responsable de l’Intelligence Artificielle Générative.

Parmi les personnalités présentes à ce colloque, figuraient Pr Sorin Mihai CÎMPEANU, Président de l’Agence Universitaire de la Francophonie et Vice-président du Sénat de la Roumanie, Pr Slim KHALBOUS, Recteur de l’Agence Universitaire de la Francophonie et Pr Alain KIYINDOU, Président du ReFIA.

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