Christelle Yobo, née en Côte d’Ivoire de parents ivoiriens, originaire du département d’Oumé, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire, du groupe ethnie Gban, diplômée en gestion d’entreprise de l’université de Hambourg et personnalité influente à Hambourg, en Allemagne, elle est fondatrice et présidente de l’ONG NaJe et du NaJe Festival. Depuis le 10 juin, elle a été officiellement élue député du parlement de Hambourg, précisément Hambourg-centre. Avec Rachelle Kéké, députée en France, elle est selon plusieurs sources, la première ivoirienne de souche à être élue députée en Allemagne. Depuis sa ville de Hambourg, elle a accordé une exclusivité à l’Agence ivoirienne de presse (AIP), via whatsapp.
Qu’est-ce que les ivoiriens pourraient ou devraient savoir de vous?
Sachez que je mène plusieurs actions visant à promouvoir le développement de l’Afrique et plus particulièrement de la Côte d’Ivoire, à travers des projets éducatifs, culturels, de développement durable, de santé et de solidarité. Par exemple, au travers de mon ONG NaJe, qui signifie ‘nous avons obtenu’ en langue Gban. Nous avons construit au moins cinq écoles primaires, dont deux à Gagnoa, une à Yamoussoukro, et ailleurs dans plusieurs localités.
Comment êtes-vous entrée en politique?
J’aime aider et apporter des solutions et c’est d’ailleurs l’objectif de mon ONG. En politique, on vient pour soulager les besoins des populations, rien d’autre que se mettre au service des plus faibles. C’est du bénévolat. On y vient pour aider à résoudre les problèmes des autres, à apporter des solutions aux problèmes des gens. Accueillir, recueillir, noter les besoins de la population et les soumettre dans les commissions pour aider à créer des projets qui soulagent la population.
Vous êtes membre de quel parti?
Je suis militante et présidente du parti social-démocrate SPD dans le district de Rothenburgsort.
Quel a été votre score?
L’élection a eu lieu le 9 Juin 2024 et les résultats ont été prononcés le lundi 10 Juin. J’ai obtenu 3635 voix. Le SPD a obtenu 14 membres sur les 51.
Comment a réagi la communauté allemande à laquelle vous appartenez?
Ils ont manifesté un sentiment de fierté, de reconnaissance et d’admiration. Sachez que je suis bien intégrée, pour y être déjà venue en 2000, et depuis 2001, je suis définitivement installée.
Comment avez-vous réussi votre intégration?
L’intégration, ça passe par l’engagement au service des autres. Et surtout, l’apprentissage de la langue. Tu ne peux pas t’intégrer si tu ne t’intéresses pas à la langue et à la culture du pays où tu vis. J’ai eu aussi à m’attacher aux études, à les financer par le travail au quotidien. En Allemagne, les gens sont pour l’engagement et moi, je suis dans l’action de bénévolat, la société civile et l’engagement politique.
En dehors de la politique, que fait notre sœur ivoirienne?
Je suis cadre emplois à l’Office du travail, directrice de AWO Rothenburgsort, un centre de personnes âgées. Je suis aussi membre de la direction du conseil des sages de Rothenburgsort et membre de la commission du développement durable et conseillère municipale. Membre de la commission de financement de projet des migrants, membre du réseau de conférence régionale.
Vous êtes avec Rachelle Kéké (députée en France) l’une des rares ivoiriennes de souches à être parlementaires en occident. Réaction?
Je vous dirais que j’ai un sentiment de reconnaissance à Dieu, et je considère cela comme un aboutissement de mon intégration et de ma résilience
Avez-vous des relations avec Rachelle Kéké?
Non.
L’on apprend que vous êtes une femme Gban et que votre papa était député. Sincèrement que votre peuple voudra vous célébrer. Qu’en pensez-vous et quels mots pour eux?
Non, c’est plutôt mon oncle qui était député et non mon père. Quant aux parents Gban, je leur suis reconnaissante de m’accueillir et j’espère qu’on pourra travailler ensemble sur de bons projets de développement de nos régions respectives.
Votre mot pour la fin?
Merci pour votre considération et je dirai que le meilleur est à venir.
(AIP)
dd/fmo
Une interview réalisée par Dogad Dogoui
Chef du bureau régional de Gagnoa
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