Après son alliance historique avec (DA) Démocratic Alliance – Quel ANC après le 2e mandat présidentiel de Ramaphosa ?

Que restera-t-il de l’ANC de Nelson Mandela après le second mandat présidentiel de Ramaphosa ? Laminé et sorti avec seulement 40% des voix lors des récentes législatives, l’African National Congress risque de payer dans 5 ans [si des élections anticipées ne sont pas organisées], le prix fort pour son orientation à droite. Rien ne dit que l’électorat traditionnel de gauche accompagnera le magnat de l’industrie minière, multimilliardaire, Cyril Ramaphosa.

Afrique du Sud / Le Cape 15 juin 2024: Des négociations tard dans la nuit et un accord de dernière minute ont conduit vendredi à la formation du tout premier gouvernement de coalition d’Afrique du Sud, avec à sa tête le président sortant de l’ANC, Cyril Ramaphosa.

Le principal parti d’opposition de ces 30 dernières années, de droite libérale, DA, sera désormais le principal partenaire de l’ANC au sein du gouvernement, avec le soutien de l’IFP nationaliste.
Les 3 partis ont convenu d’un accord de gouvernement d’unité, basé sur un document initial de de huit pages, qui servira à la rédaction d’un programme de gouvernement.

Vendredi soir, Ramaphosa a été réélu président du pays par le parlement.

Dans le cadre d’un accord de coalition sans précédent, l’Alliance démocratique [DA, 87 élus, 21,8%] – jusqu’à présent l’opposition officielle du Congrès national africain [ANC, 159 élus, 40%] – et l’Inkatha Freedom Party [IFP, 17 élus avec 3,7% des voix] ont voté pour la première fois pour un président de l’ANC.

Cyril Ramaphosa, ancien syndicaliste ayant fait fortune dans les affaires, avant de revenir à la politique, a affiché toute la semaine une franche décontraction, rapporte l’AFP, alors qu’il menait des négociations serrées en coulisses. Il a blagué avec la presse, rassemblée devant une réunion cruciale de l’exécutif de l’ANC : « Mais que faîtes-vous là, vous êtes si inquiets? ».

Après des jours de négociations internes au sein de l’ANC, Ramaphosa avait annoncé la semaine dernière que le parti chercherait un « gouvernement d’unité nationale ». Mais les Combattants de la liberté économique (EFF), de gauche, et l’uMkhonto weSizwe (Parti MK) de l’ancien président Jacob Zuma – qui a été créé quelques mois avant les élections -et qui a rongé le soutien traditionnel des électeurs de l’ANC – ont refusé de rejoindre le gouvernement, en particulier avec le DA. Le parti MK avait également exigé la destitution de Ramaphosa de la présidence.

Le dirigeant des Combattants pour la liberté économique (EFF, 39 sièges) Julius Malema a dénoncé un « mariage de convenance » entre ANC et DA, qui représente à ses yeux « le capital monopolistique blanc », et a promis de leur constituer « une opposition efficace ». Le parti de Malema milite aussi pour la confiscation de terres aux blancs ou la privatisation des mines.

L’ANC et le DA sont idéologiquement très éloignés. Le DA est considéré comme un parti axé sur les affaires, ne soutient pas l’assurance maladie nationale souhaitée par l’ANC. Le DA est également neutre lorsqu’il s’agit de la guerre à Gaza, une question pour laquelle l’ANC a porté Israël devant la Cour internationale de Justice. Le DA, plus proche du bloc occidental des soutiens anciens a l’apartheid, a critiqué l’adhésion du pays aux BRICs.

#AGD avec agences

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