Effondrements d’immeubles, la solution dans le respect de la réglementation – Les attestations villageoises changent

Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme Bruno Koné était face aux journalistes jeudi 13 juin 2024 dans le cadre de sa traditionnelle rencontre d’échanges avec la presse. Un exercice qu’il affectionne et qui lui permet d’informer l’opinion sur ce qui se fait dans ce département ministériel stratégique et sensible qu’il dirige depuis maintenant six ans. Plus de trois heures durant, il a éclairé sur la gouvernance de son ministère, les réformes entreprises, les chantiers en cours, les perspectives et l’actualité.

Cette conférence plusieurs fois reportée en raison de la Coupe d’Afrique et d’un agenda chargé arrive au lendemain d’un énième effondrement d’immeuble à Abidjan, Riviera Palmeraie, qui a fait 2 morts et occasionné de nombreux dégâts matériels. Bruno Koné était très attendu sur ce sujet dont il est désormais coutumier. A l’entendre, il n’y a pas péril en la demeure et l’heure n’est pas à la démission comme le suggère une certaine opinion sur les réseaux sociaux. Pour dédramatiser, il fait plutôt parler les chiffres. A savoir qu’on est parti d’un pic de 11 effondrements en 2020 pour être, courant 2024 à un seul effondrement. Comme pour dire que les directives du ministère produisent des résultats même si elles sont parfois contrariées. Ces directives a-t-il martelé, se trouvent dans l’application des mesures prises qui font soit l’objet d’arrêtés soit de décrets visant à renforcer le contrôle et l’efficacité des constructions. ‘’Ce genre de situation est parfaitement évitable quand toutes nos procédures sont suivies’’, a dit le ministre, conseillant pour tout chantier de construction, ‘’le recours à des professionnels’’. Toutefois, dit-il, le ministère ne lâche pas prise dans ce qu’il lui revient de faire en matière de contrôle et d’administration des procédures. A cet effet, son département, dit-il, a effectué des contrôles pour la seule année 2023 sur 18.874 chantiers contre 14.190 en 2022. Ces contrôles auront permis de procéder à 60 démolitions courant 2024 contre 165 en 2022. ‘’Il n’y a pas de laxisme, il n’y a pas de complaisance’’, s’est-il élevé contre ses détracteurs.

Pour Bruno Koné la cause des effondrements n’est pas dans la qualité des matériaux utilisés mais dans l’utilisation faite des matériaux. Selon lui, les vérifications et tests effectués après prélèvement sur les ruines des immeubles effondrés n’ont pas révélé telle défaillance.

Logements sociaux : vers une solution concrète ?

L’une des annonces fortes de cette conférence de presse concerne la construction prochaine d’au moins 27 mille logements par l’Etat à Abidjan et à l’intérieur du pays. Bruno Koné informe que c’est un projet d’urgence lancé par l’Etat et qui va mobiliser 500 milliards de Fcfa. A ce jour, a-t-il révélé, 120 milliards sont déjà mobilisés auprès de bailleurs de fonds et des terrassements déjà en cours sur des chantiers, notamment dans la zone de la Bae et à la zone industrielle de Yopougon. A terme, ce sont 20 mille logements à Abidjan de type R+9 et 5 mille à l’intérieur du pays en R+4. Les modèles de ces logements ont été présentés. Ces logements seront l’affaire de l’Agence nationale de l’Habitat (Anah) au sein de laquelle une commission est créée pour gérer les attributions. Ce ne sera plus la porte ouverte à l’anarchie où l’on avait demandé aux souscripteurs de payer 30 mille Fcfa. ‘’Cette fois-ci nous voulons rendre plus rigoureux le processus d’attribution’’, a fait valoir le ministre qui annonce 840 logements sur le site de la Bae, 800 en zone industrielle et 200 logements au Pk 24.

L’attestation villageoise : ce qui change

Très passionné de réformes, Bruno Koné a expliqué la nouvelle procédure d’acquisition des terrains villageois à travers l’Attestation d’usage de droit coutumier. C’est le document officiel qui va remplacer les anciennes attestations villageoises. Le but de cette réforme, a-t-il explicité est de sécuriser la propriété foncière avec un document infalsifiable qui évite d’avoir des attributions multiples sur une même parcelle. Cette attestation reste l’affaire des chefs et détenteurs des droits coutumiers. Seulement le modèle est fourni par le ministère de la Construction qui le met à la disposition des chefferies. Les détenteurs des anciennes attestations devront, a-t-il recommandé, se rapprocher des services du ministère car à partir d’un certain temps, ces attestations ne seront plus valables, a fait savoir le ministre lors de ce grand oral qui lui aura permis d’aborder plusieurs autres sujets sur lesquels nous reviendrons.

SD à Abidjan

sdebailly@yahoo.fr

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