Lorsque nous pensons à l’avenir d’internet, il est courant d’imaginer des dispositifs modernes et des projections en trois dimensions ou, peut-être, des environnements innovants de réalité virtuelle. Peut-être que nous ne nous trompons pas, après tout. L’évolution du réseau a historiquement impliqué des innovations technologiques fascinantes. Cependant, la prochaine génération d’internet doit d’abord répondre à d’autres demandes des consommateurs, plus urgentes et liées à notre manière d’interagir avec cette grande toile de communications.
Vers où évolue internet ?
La transformation historique de la WWW ne s’est pas limitée à obtenir une plus grande vitesse de navigation ou à créer des sites web plus complexes et modernes. Elle a également ajouté de nombreuses possibilités pour la société. Nous communiquons plus facilement, nous résolvons des démarches sans nous déplacer, nous nous informons instantanément, nous regardons des films, nous écoutons de la musique, nous effectuons des paiements…, Nous découvrons même comment miner du Bitcoin, pour que les finances soient un peu plus décentralisées. Mais, curieusement, internet est de plus en plus centralisé.
Les entreprises technologiques les plus importantes accumulent une grande partie du pouvoir dans les communications ; en particulier celles qui possèdent les serveurs centralisés les plus puissants. Toutes ces informations finissent entre les mains de quelques-uns, qui les régulent. Ces informations incluent les données personnelles des utilisateurs, sur lesquelles nous n’avons presque aucun contrôle et qui sont devenues des objets de convoitise pour ces entreprises. Sans accès au pouvoir, les citoyens n’ont pas non plus une pleine liberté d’expression ni une capacité démocratique quant à la manière dont le réseau doit être.
Qu’est-ce que le Web 3.0 ?
Après des débuts d’internet où les sites web étaient très simples et avec lesquels nous ne pouvions pas interagir, est arrivée la Web 2.0, avec une plus grande capacité de participation des internautes. Ainsi sont nés les forums ou les réseaux sociaux. En fait, la Web 2.0 est celle que nous utilisons actuellement. Cependant, tout est en train de changer. Une transition vers la Web 3.0, également appelée Web sémantique, a commencé. Ce processus s’appliquera progressivement dans les prochaines années. Les prévisions sont que cette nouvelle génération d’internet sera complètement implantée d’ici à la fin de cette décennie.
La Web 3.0 veut être plus intelligente, libre, transparente et surtout décentralisée ; avec le pouvoir entre les mains des utilisateurs et non des grandes entreprises. Elle est aussi beaucoup plus accessible et démocratique. Elle utilise diverses innovations technologiques pour atteindre son objectif ; bien que principalement, elle repose sur deux d’entre elles : l’intelligence artificielle et la Blockchain. Grâce à ces deux outils, la nouvelle génération du réseau gagne en compatibilité, tant entre les applications qu’entre les dispositifs, et en personnalisation, pour les contenus, les suggestions, les résultats des recherches, etc. Mais, comment ce changement est-il réalisé ?
La clé : le Blockchain
Nous avons déjà mentionné le Bitcoin et son importance dans la décentralisation des finances. Mais le Bitcoin, ou toute autre cryptomonnaie, n’aurait pas pu atteindre cet objectif sans une technologie qui le rende possible. Les devises numériques avaient besoin d’un outil permettant d’enregistrer toutes les transactions et, en même temps, que ces informations ne puissent être manipulées ou corrompues. Précisément, le Blockchain est comme un gigantesque registre numérique, avec des informations partagées par de nombreux nœuds (c’est-à-dire décentralisées) et cryptées. Les données sont enregistrées sous forme de blocs, qui forment des chaînes.
Chaque fois qu’un bloc est ajouté, toute la chaîne est vérifiée. Et les chaînes se connectent les unes aux autres. Par conséquent, il est impossible de falsifier des informations déjà enregistrées. De plus, comme il existe des copies de toutes les données dans les différents nœuds, il n’est pas facile de réussir des cyberattaques. Et tout ce processus ajoute beaucoup de transparence au réseau. D’autre part, cette façon d’enregistrer l’activité est beaucoup plus agile et rapide, et consomme moins de ressources. En définitive : c’était la technologie parfaite pour le développement des cryptomonnaies et elle est idéale pour la nouvelle génération d’internet : le Web 3.0.
Un pas de géant
En réduisant le pouvoir des grandes entreprises, qui ne posséderont plus toutes les informations, on obtient une plus grande démocratie sur le réseau. Mais il ne s’agit pas seulement des contenus que les internautes peuvent publier. Cela affecte aussi les applications. Les applications décentralisées sont l’avenir, grâce aux logiciels libres et à leur généralisation, qui, encore une fois, est très liée à la liberté apportée par le Blockchain. Un autre aspect clé concerne un usage croissant sur le réseau numérique : les paiements. En plus de permettre davantage de transactions entre particuliers (« Peer to Peer »), on élimine les intermédiaires (et on réduit les coûts) et de nouveaux systèmes de paiement apparaissent (comme les cryptomonnaies).
Dans le Web3, l’autorité centralisée et la censure disparaissent. Par conséquent, la liberté d’expression sera beaucoup plus grande. Seules les limites légales ou morales auront de la validité, sans que les intérêts commerciaux puissent censurer les opinions. Cela aura une importance particulière sur les réseaux sociaux, qui sont actuellement la principale forme de communication. D’autre part, en supprimant les intermédiaires dans les transactions, l’accès aux données privées des utilisateurs est considérablement limité.
Autres caractéristiques du Web 3.0
En plus du Blockchain, comme mentionné précédemment, l’intelligence artificielle est un composant clé du Web 3.0. Grâce à cet outil, l’utilisation d’internet sera beaucoup plus personnalisée ; des résultats de recherche aux jeux que nous apprécions. La Web3 pourra également identifier des images et d’autres contenus multimédias et avoir la capacité d’apprendre et d’évoluer. Elle sera ainsi mieux préparée pour la technologie de Réalité Virtuelle et l’arrivée future du Metavers. Et elle sera beaucoup plus accessible, pouvant accueillir de nouveaux dispositifs connectés à internet.
En définitive, il s’agit de la synergie entre une évolution naturelle (avec beaucoup plus de ressources disponibles) et un besoin social (une plus grande capacité de décision des utilisateurs). C’est la nouvelle génération d’internet. Et il serait impossible de l’atteindre sans une technologie comme le Blockchain. Mais heureusement, cet outil s’adapte parfaitement aux besoins du réseau du futur. Et du présent.
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