Explications –
Après 19 ans, les mesures d’accompagnement du rebasage de 2020 semblent avoir remis les compteurs à zéro et gonfler artificiellement les chiffres du PIB. Tenez par exemple.
1) L’introduction des nouveaux taux de marges de commerce et de transport a rehaussé de 237% le niveau de la valeur ajoutée de l’activité commerciale qui passe de 2093,2 milliards de F CFA à 7049,2 miliards de F CFA, dans le rebasage.
2) Une réévaluation des produits et charges du secteur du transport informel permet de dégager des comptes de production et d’exploitation de ce secteur, pourtant informel, dont la valeur ajoutée est passée de 512,97 milliards de F CFA à 2489,1 milliards de F CFA, soit une hausse de 385%, après le rebasage.
3) L’activité des professionnels du sexe désormais prise en compte permet de capter les recettes et dépenses liées à ces activité dont la consommation en service du sexe en 2015 était estimée à 239,9 milliards de F CFA, pour le rebasage.
4) L’activite des télé boutiques, des gérants cabines et de points de transferts d’argent et fournisseurs de cyber-café voient leurs comptes de production et d’exploitation révisés à la hausse d’une valeur ajoutée de 85% en passant de 92,7 milliards de F CFA à 171,3 milliards de F CFA, pour le rebasage.
5) Les activités de production, de commercialisation, de consommation des stupéfiants et le trafic international des drogues sont prises en compte dans le rebasage à 383,5 milliards de F CFA contre une importation de 158,3 milliards de F CFA.
Donc au total, le rebasage des statistiques officielles fait gagner un accroissement de 38,2% au PIB. Officiellement on dit que: » Avec le changement de l’année de base des comptes de la nation et le passage à la norme du SCN 2008 le PIB est passé de 19 595 milliards de F CFA avec la base de 1996 à 27 086 milliards de F CFA, soit une hausse de 38,2% pour l’année 2015. Cette hausse est principalement attribuable à (i) l’amélioration de la couverture (introduction des substances illégales, de l’activité des professionnels du sexe…) à travers la diversification des sources de données et la réalisation d’enquêtes spécifiques, ainsi que (i) la prise compte des changements méthodologiques induits par le passage à la norme du SCN 2008. »
À partir de là, tous les ratios qui ont le PIB comme dénominateur peuvent être manipulés pour les besoins de la cause à défendre.
a) La dette sur le PIB passera de 40,4% (base 1996) à 29,2% (base 2015).
b) Le taux de prélèvements fiscal passe de 15,1% du PIB (base 1996) à 10, 9% (base 2015).
Évidemment, avec cet toilettage tout redevient saint dans les comptes de l’État.
Mais attention, il ne s’agit pas de magouille, « La production des comptes nationaux se fait en référence à une norme mondialement reconnue. Il s’agit du Système de Comptabilité Nationale (SCN), adopté par la Commission Statistique des Nations Unies. » Et une révision de base devrait se faire chaque 5 ans. En Côte d’lvoire entre la base de 1996 et celle de 2015, nous avons attendu 19 ans entre les deux années de référence.
Oh la la… C’est triste de voir cet ancien économiste jadis de renom devenir un « chien excité » et assimilé qui aboie dans tous les sens ce qui ressemble bien à son ignorance.
Précisons que cette pratique de rebasage n’a rien d’extraordinaire et est effectuée périodiquement quand des changements notables ou évolutions structurelles ont lieu dans l’économie d’un pays.
Pour rappel, il y a juste quelques années le puissant Nigéria a fait un rebasage. Et c’est ce qui a rendu ce pays première puissance économique du continent devant l’Afrique du Sud pendant quelques années, puisque le Nigéria a aujourd’hui perdu ce titre. Ils avaient inclu en bonne et due forme les productions cinématographiques de Nollywood ainsi que leurs productions musicales qui jusqu’à ce temps là étaient négligées. D’autres pays dans le monde l’ont fait.
En plus ce processus de rebasage se fait selon des normes précises car la surévaluation délibérée même de son PIB a des ramifications socioéconomique et mondiale. Aussi, les organisations internationales et leurs experts corroborent les chiffres de l’économie ivoirienne.
Pauvre MK, quelq’un peut-il le sauver ? Sa corruption intellectuelle et son aigreur contre le RHDP lui ont fait perdre la tête et son âme. Sans blagues !