Au Sénégal Diomaye Mooy Sonko face à ses 2 premiers mandats de dépôt pour délits d’opinion

Placés sous mandat de dépôt, Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao seront jugés le…

Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao sont placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, a appris Seneweb de leurs avocats.

Le duo va passer sa première nuit en prison. L’activiste républicain et le prêcheur seront jugés en flagrant délit le lundi 27 mai prochain.

Pour rappel, Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été arrêtés par la Dic pour diffusion de fausses nouvelles (article 255 du Code pénal) et offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République (article 254 alinéa 2 du Code pénal).

Poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense au chef de l’État: Les détails de l’audition de Bah Diakhaté

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Suite à son audition, Bah Diakhaté a été placé en position de garde à vue à la Division des Investigations Criminelles (Dic). Selon les informations de Seneweb, il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense au chef de l’état.

Lors de son interrogatoire, les policiers- enquêteurs l’ont confondu avec deux vidéos. L’une date de l’année 2022 et l’autre est le live qu’il a tenu hier, sur sa chaîne YouTube. Après avoir visionné les vidéos, sous l’assistance de ses conseils, Bah Diakhaté a assumé ses propos.

Sur la vidéo de 2022, il avait soutenu que Bassirou Diomaye Faye a vendu un terrain à Cheikh Diba. Il a déclaré que la vidéo a été republiée, avant-hier par des personnes mal intentionnées. Mais, il a dit aux policiers que ses propos sont avérés, remettant des documents sur les tables des enquêteurs. Sur ce point, il a contesté le délit d’offense au chef de l’état. Il s’est défendu, précisant que Bassirou Diomaye Faye n’était pas président de la République à l’époque.

Sur l’homosexualité, Ousmane Sonko et Colonel Abdourabim Kébé

Sur la deuxième vidéo dans lequelle il s’attaque au Premier Ministre Ousmane Sonko, Bah a repris le propos de Jean Luc Mélenchon, disant qu’il défend la cause des Lgbt. Il a soutenu qu’en invitant Mélenchon, Ousmane Sonko défend lui-aussi la cause Lgbt.

Et sur le colonel Abouramhim Kébé, Bah Diakhaté a aussi reconnu ses propos. Il a affirmé que celui-ci « a fait l’objet de 45 jours d’arrêt de rigueur pour une histoire de mœurs avec des hommes ». Selon les informations de Seneweb, Bah Diakhaté sera présenté dans les prochaines heures devant le procureur de la République près du tribunal de Dakar qui a demandé son arrestation.

Une sélection de Seneweb

Au Sénégal, le pouvoir change de main mais les arrestations pour « offense » contre les dirigeants continuent

Un activiste proche de l’ex chef de l’Etat et un imam ayant accusé le premier ministre de complaisance envers l’homosexualité lors d’une conférence à Dakar avec Jean-Luc Mélenchon ont été arrêtés.

Par Théa Ollivier (Dakar, correspondance) et Coumba Kane LeMondeAfrique.fr

Ce sont les premiers détenus d’opinion depuis l’accession au pouvoir du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et de son premier ministre Ousmane Sonko. Bah Diakhaté, activiste proche de l’ex-chef de l’Etat Macky Sall, et l’imam Cheikh Tidiane Ndao ont été arrêtés respectivement les lundi 20 et mardi 21 mai, à la suite d’une autosaisine du procureur de la République, par la Division des investigations criminelles (DIC) pour « diffusion de fausse nouvelle » et « offense à la personne qui exerce tout ou partie des prérogatives du président de la République », selon l’un de leurs avocats, Me Amadou Sall.

Les propos incriminés peuvent surprendre au regard des positions défendues par Ousmane Sonko. Dans des vidéos et messages audios diffusés en ligne, l’activiste et le religieux ont dénoncé la supposée complaisance du premier ministre vis-à-vis de l’homosexualité, après que le sujet a été abordé lors d’une conférence jeudi 16 mai à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar avec Jean-Luc Mélenchon, le fondateur du parti La France insoumise. Déféré devant le tribunal de Dakar mercredi, Bah Diakhaté n’a finalement pas été entendu par le procureur. Il devrait l’être jeudi après une nouvelle nuit en garde à vue.

Devant les étudiants venus assister à son échange avec l’opposant français, M. Sonko – qui s’exprimait en tant que chef de file des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), sa formation politique – avait déclaré que les sociétés en Afrique et au Sénégal avaient toujours vécu avec l’homosexualité, sans qu’il y ait de persécutions. Si le fait « n’est pas accepté, il est toléré », avait-il dit, avant d’ajouter que le sujet risquait d’être le « casus belli » des relations entre l’Occident et des pays comme le sien. Jean-Luc Mélenchon avait répondu que la « liberté d’amour devait être ouverte à tous ceux qui veulent en bénéficier. »
« Importation occidentale »

Au Sénégal, l’homosexualité est jugée comme un « acte contre nature avec un individu de son sexe », pénalisé d’un à cinq ans

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