Côte d’Ivoire : Nouvelle crise à la Fesci ? “Non au diktat des gueux !” (Abdon Tawa, libre opinion)

Le Président Alassane Ouattara a fait de la stabilité, son cheval de bataille depuis son avènement à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, après les élections tumultueuses d’octobre 2010. Ainsi, le vœu du peuple ivoirien, qui est de vivre dans un pays stable avec un environnement politique calme est de plus en plus satisfait depuis les élections de 2020 de voir leur rêve devenir une réalité. D’ailleurs c’est dans ce contexte que le développement du pays se poursuit tranquillement pour le bonheur de toutes les couches de la société ivoirienne. Les élèves et étudiants de Côte d’Ivoire qui se sont toujours battus pour évoluer dans un environnement propice à la revendication de conditions de vie meilleures se trouvent alors dans la position idéale. Cela est d’autant plus vrai que, nous constatons que le Président de la République fait la part belle aux étudiants, en construisant des universités dans toutes les régions de la Côte d’Ivoire sans que l’on ait besoin de faire des grèves avec leur corollaire de désordres, de répressions et d’emprisonnements. Au moment où l’on s’attend à une unité au sein des organisations estudiantines pour bénéficier des retombées des autorités du pays déjà disposées à les accompagner, d’autres bruits de division nous parviennent. Face à cette situation inattendue, nous sommes en droit légitimement de nous interroger sur le sujet, afin de donner notre position quant à l’importance de la stabilité du milieu scolaire et universitaire dans un pays qui revient de loin, comme la Côte d’Ivoire.

     En effet, cinq mois après l’élection du nouveau Secrétaire général de la fesci, quelques bruits de désaccord se font entendre et plusieurs points de vue contradictoires se dégagent :

  1. Une opinion soutient que c’est une mésentente entre les alliés (le SG et certains anciens de la fesci qui l’auraient soutenu pour son élection) du congrès de décembre 2023. 
  2. Certaines sources indiquent que c’est parce que la fesci a décidé de s’attaquer à la question de la drogue, un sujet qui ne cesse de ternir son image que les concernés veulent les empêcher de travailler.
  3. D’autres sources indiquent que la crise est plutôt interne et qu’elle aurait éclaté à la suite des élections internes mal organisées

      Je veux croire en l’existence des points susmentionnés. Mais si tel est le cas, il suffirait de conseiller au secrétaire général Sié Kambou de régler ses mésententes avec ces alliés du congrès surtout que ce sont ses aînés et qui en plus l’auraient soutenu pour son élection. Si cela recommandait qu’il s’humilie, je crois que cela ne poserait nullement de problèmes. 

     Pour ce qui concerne la question de la drogue. Je voudrais tout de suite dire que tu as tout mon soutien et que ton combat de lutter contre la drogue est légitime. D’autant plus que le mouvement dont tu es le garant voit son image écorchée, car il est de plus en plus cité dans des questions de drogue, ce qui n’est pas sa raison d’existence. Mais je crois fermement que c’est un bourbier, une véritable fourmilière avec des implications interminables. Alors, je souhaite que vous vous en déchargiez de peur d’avoir tout le monde à dos afin d’avoir le temps nécessaire de régler les questions qui intéressent tes mandants. Pour cela, il faut confier ce sujet aux autorités compétentes.

     Le dernier point relatif à une crise interne, par contre, me fait réfléchir, car le mandat de Sié Kambou s’ouvre sur une élection présidentielle, celle de 2025. Dans l’histoire récente de la fesci, un mandat, celui de Charles Blé Goudé (1998-2000) qui devait prendre fin après une élection présidentielle a connu des troubles. D’ailleurs, cette crise a tellement désorganisé le mouvement que ce fut un secrétaire général de la fesci totalement diminué qui a apporté son soutien, dans des conditions troubles, à l’un des candidats à l’élection présidentielle à cette époque. Si nous n’y prenons garde, ce qui est arrivé hier, arrivera aujourd’hui encore, parce que ce mouvement, commence à faire étrangement, l’objet de convoitise de la part de certains hommes politiques. En effet, depuis l’avènement de Assi Fulgence Assi dit (AFA) à la tête de la fesci après la crise postélectorale, le mouvement s’était vraiment éloigné des hommes politiques. Cette attitude fut palpable avec Makélélé qui se voulait à équidistance des partis politiques jusqu’à l’avènement de Sié Kambou en décembre dernier. Amis alors, cette structure serait-elle devenue subitement fréquentable ? Non ! nous ne serons pas naïfs cette fois-ci.

     Pour comprendre ce qui se passe, nous devons savoir lire entre les lignes. Il y a un danger qui se profile à l’horizon, c’est la raison pour laquelle, je fais recours à ma plume pour tirer la sonnette d’alarme afin d’interpeller les uns et les autres. Ne serions-nous pas, en train d’assister à un retour des faucons des temps anciens ? Pour ma part, je crois que cette crise entre ces jeunes est au-delà de ce que nous voyons. Les anciens parrains qui n’existaient que parce qu’ils avaient la mainmise sur le mouvement des élèves et étudiants sont de retour, ils ont fait leur mue, avec certainement de nouveaux alliés. Mais conscient du fait que, de la stabilité de l’école ivoirienne dépend en grande partie l’équilibre dans notre pays car chaque citoyen ivoirien est attaché directement ou indirectement à l’école, je voudrais attirer l’attention du chef de l’Etat et du gouvernement sur la nécessité de regarder de près ce qui se passe à l’université. Une crise à la fesci ternirait l’image de la Côte d’Ivoire, alors, il est grand temps d’intervenir pour arrêter ces bruits que nous attendons à l’université. Un secrétaire général démocratiquement élu sans aucune contestation, dans une organisation d’étudiants fait aujourd’hui, l’objet d’un harcèlement. Monsieur le Président, les résultats obtenus dans le milieu scolaire et universitaire ne doivent pas être foulés au pied par quelques individus que ce soit fussent-ils importants pour quelques raisons que ce soit.

     Camarade Sié Kambou, sois rassuré du soutien des hommes intègres qui ont dit non à ces gueux hier, ces hommes dont la laideur morale et éthique est devenue dans un passé récent, une norme idéologique du mouvement dont tu es le leader aujourd’hui.

     La raison de ce soutien est contenue dans ce qui suit : 

 J’ai promené mon regard dans les différents lieux concernés afin de mieux cerner le sujet. J’ai débuté cet exercice par le secrétaire général de la fesci, Sié Kambou dit le Général Gbooh. Selon les étudiants et certains de mes interlocuteurs, l’homme aurait été un bon secrétaire général de la section qu’il a dirigée pendant deux mandats. Pour soutenir cette allégation, les étudiants m’ont cité pêle-mêle quelques actions à son actif. En effet, les témoignages révèlent qu’à son arrivée à la tête de la section, les étudiants étaient confrontés à des problèmes, au niveau académique, au niveau de l’environnement d’étude et du développement durable notamment :

  1. Les irrégularités liées aux procès-verbaux (omission de noms, omission de notes)
  2. L’on retrouvait des étudiants au niveau supérieur bien qu’ayant des matières invalidées. Le plus grave à ce niveau était que certains étudiants passaient d’un cycle à un autre avec des matières non validées : c’est le phénomène des sauteurs
  3. Enfin c’était des périodes de la tricherie à grande échelle et cela n’était pas fait pour arranger l’image de l’Unité de Formation et de Recherche des Sciences économiques (UFR SEG).
  4. La dégradation des murs du Décanat et des salles d’étude et de TD de l’UFR SEG
  5. Le manque d’espaces d’étude ou de repos pour les étudiants
  6. La toiture des amphithéâtres en mauvais état, ceci empêchait les cours pendant les périodes pluvieuses
  7. L’absence de climatiseur dans les amphithéâtres et salles.

La lutte engagée par la Fesci sous la houlette de Sié Kambou contre cette liste non exhaustive de problèmes fut remportée pour le bonheur des étudiants. La section ne s’arrêtera pas à ce niveau, car au niveau social, les étudiants bénéficièrent d’un préau flambant neuf offert par les partenaires de la section, des prises en charge aux étudiants dans le besoin, des dons de livres et d’ordinateurs à la bibliothèque de l’UFR. Le secrétaire général soucieux de l’excellence organisait des cours de renforcement et s’érigeait par moment en enseignant, à l’effet d’aider des étudiants en difficulté. Par ces actions, Kambou Sié a réussi à fédérer les étudiants pour la cause de tous, créant ainsi, un environnement propice à l’épanouissement des étudiants. Je voudrais par mes écrits attirer l’attention de tous que le profil du secrétaire général de la Fesci est rassurant pour apporter la sérénité dans ce milieu déjà complexe. Il a alors besoin de soutien sans calcul.

     À tous les anciens de la Fesci, quoi que vous puissiez reprocher à la nouvelle génération ou encore au camarade Sié Kambou, je dis, ne nous réjouissons pas du malheur de notre instrument qui finalement, appartient à toute la Côte d’Ivoire et qui a maintenant 34 ans d’existence. Attention, l’adage dit que « l’on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain ».

J’ai dit. 

Cordialement !

Abdon Tawa       

Écrivain, auteur de “Pourquoi le génération Fesci doit prendre le pouvoir d’Etat“, Édition, Les Impliqués

Commentaires Facebook

Laisser un commentaire