“Nous avons, quant à nous, un premier et indispensable besoin, celui de notre dignité. Or, il n’y a pas de dignité sans liberté, car tout assujettissement, toute contrainte imposée et subie dégrade celui sur qui elle pèse, lui retire une part de sa qualité d’Homme et en fait arbitrairement un être inférieur. Nous préférons la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage. Nous ne renoncerons pas et ne renoncerons jamais au droit légitime et naturel à l’indépendance.”
C’est par ces mots que Sékou Touré, 36 ans, dit « non » au projet de constitution de la Ve République qui prévoyait que la Guinée et les autres colonies puissent entrer dans une Communauté où la France, sans le dire, continuerait de contrôler et d’exploiter les pays africains.
Offusqué par le discours de Sékou Touré, le général de Gaulle quitta la salle sans son képi, refusa de manger avec le leader guinéen comme cela était prévu, ce 25 août 1958.
Avant de prendre congé de la Guinée, de Gaulle fera néanmoins remarquer à ceux qui l’accompagnaient (Pierre Messmer et Bernard Cornut-Gentille) que la Guinée n’était pas indispensable à la France, qu’elle devait prendre ses responsabilités et que la France n’avait plus rien à y faire. La France plia bagage effectivement le 29 septembre 1958 mais ne tarda pas à faire tout ce qui était en son pouvoir pour isoler et anéantir économiquement la Guinée. Fort heureusement, des panafricanistes comme Harris Memel Fotê, Joseph et Jacqueline Ki-Zerbo, Kapet de Bana acceptèrent de voler au secours de la Guinée. Ce rôle nocif de la France, les journalistes et historiens africains doivent l’enseigner partout à la jeunesse africaine.
Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani ont repris le combat pour la dignité commencé par Sékou Touré et d’autres. C’est tout à leur honneur. Ayant entendu les propos décalés et nauséabonds du général français François Lecointre, ils trouveront certainement les moyens d’empêcher la recolonisation militaire de l’Afrique par l’Europe dans les dix prochaines années.
Jean-Claude Djéréké
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